J'attends l'automne

Quatorze feuilles raturées, j'ai pas de thème donc j'écris mal
Ce récital n'est pas fondé, il comble l'ennui et l'temps qui passe
J'rape, et j'passe pas le cap d'la porte blindée de mon appart
La grisaille ne m'attire pas, donc autant ne rien faire chez moi
Et j'mate mon cellulaire en espérant qu'elle m'notifie
Mais l'écran jamais ne s'éclaire, pour mon angoisse terreau fertile
Il faut que j'arrête de penser mais j'ai peur d'faire les mauvais choix
Et j'essaye d'avancer tout en taisant ces nombreuses voix
L'ennui catalyse la déprime quand elle est présente de base
J'le trompe qu'avec de la tiz', ça finira par m'rendre barge
J'rentre tard les yeux gonflés en titubant devant mon appart
Sur le pallier j'sors mes clés et j'm'endors sur les marches
Rien que de l'raconter, j'ai déjà la boule au ventre c'est grave
Mais m'concentrer pour c'texte gratter reste bien plus sain qu'un Prazepam hein?
Allez je pars marcher, les écouteurs vissés au crâne
Et j'me calmerai encore une fois dans des vapeurs de brun tabac
Retrouverai-je un semblant d'calme après des mois à ressasser le présent?
Donc ce soir j'me balade dans Lyon et ses arrondissements
Une longue tige au bout du bec, la fumée grise sort de ma bouche
J'attends l'automne comme si le temps en avait quelque chose à foutre, à foutre...

J'gratte toujours dans l'ombre car j'suis pas prêt à assumer
Et j'calme mes démons entre tes reins et tes caresses
Même si elles sont fades et que j'sais que j'devrais pas m'y attarder
J'en ai besoin et j'aime ça, j'me force à croire que ça va marcher
Il est six heures j'dors pas j'suis resté debout toute la nuit
Hier soir sans toi tous mes délires ont repris
Tu ne m'aimes pas mais j'veux qu'tu restes j'ai trop besoin de quelqu'un
Car j'me saigne à cette tendresse que j'm'imagine trop bien
Incapable de vivre tout seul, j'force mon destin à coup d'chine
Dans l'illusion qu'avec quelqu'un mes angoisses fuiront d'ici
Comme rempart j'ai qu'la tiz', avec le taf j'la marie
Donc comprends tu qu'un brin d'amour me fasse rêver d'un autre vie
On avait tout en commun, à un détail près
Moi j'suis fou j'cogite sans cesse et toi t'es douce tu vis en paix
Le savions nous depuis le départ que ça ne pouvait pas marcher?
Pourtant j'ai eu les larmes aux yeux quand la porte s'est refermée
Retrouverai-je un semblant d'calme après des mois à ressasser le présent?
Donc ce soir j'me balade dans Lyon et ses arrondissements
Une longue tige au bout du bec, la fumée grise sort de ma bouche
J'attends l'automne comme si le temps en avait quelque chose à foutre, à foutre...

On aura rien capté, avoue que c'est trop compliqué
Qu'ce soit pour toi la femme humble ou pour moi l'alcoolisé
On a même pas pu se dire au revoir sans craquer et remettre ça
On s'est embrassé devant la porte sachant que c'était la dernière fois
Même pas question d'un effort, ce serait forcer de faire semblant?
Ou bien serait-ce placer l'histoire au-delà de c'que toi et moi on pense
Est-ce que ça vaudrait le coup? Est-ce que ça marcherait derrière?
Est-ce refuser d'admettre que le passé n'appartient qu'à lui-même?
C'est jamais simple de dire au revoir, surtout quand la réflexion prime
Quand elle surplombe l'envie et crie qu'il faut que ça s'termine
On a p'têtre fait le mauvais choix, mais ça on ne le saura jamais
A quoi ça sert d'se dire "et si" de toute façon rien n'va changer
Tu m'apportes mais tu me plombes, tu m'ignores j'fais abstraction
Et je n'compte plus les insomnies passées sur la question
J't'en veux pas car je sais qu'au fond tu ne l'as pas voulu
Et même si j'veux plus jamais t'voir je te quitte sans aucune rancune...
Retrouverai-je un semblant d'calme après des mois à ressasser le présent?
Donc ce soir j'me balade dans Lyon et ses arrondissements
Une longue tige au bout du bec, la fumée grise sort de ma bouche
J'attends l'automne comme si le temps en avait quelque chose à foutre, à foutre...



Credits
Writer(s): Martin Blay
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