La Mort du Joueur d'échecs

Plus j'écris d'histoires, plus y'a de personnages
Et plus la limite entre ce que raconte et ce que je vis devient flou
Maintenant, j'me demande si je parle toujours de mes proches tu vois
Ou seulement de moi, quand je rap, ouais

Je ne suis pas dépressif, mais j'suis souvent déprimé
J'ai la tête dans les nuages quatre-vingt-quinze pour-cent de l'année
Les cinq pour-cent restants j'les passe
Devant des annonces de quarante-cinq
Quatre-cent balles suffisent à t'envoyer au paradis
Tout a un coût, rien n'est gratuit, quand même la faucheuse a un prix
J'attends les soldes pour que la mort
Frappe à ma porte avec des coupons de réduction
J'fais du bénef sur ma vie, je m'égare de ma mission
Au fil que j'écris, j'me perds entre les personnages
Je sais pas si j'parle de moi ou bien de mes proches dans mes pages
La déprime au bout du fil, en mode te-ma la vie est belle
Mais y a pas d'âge pour se sentir mal
Pour se sentir bien y'a pas d'notice
Mais c'est pas facile, non c'est pas si simple
Donc je verse des larmes, devoir se lever, vivre une routine
Puis se rendormir pour ensuite rêver d'en sortir
Maintenant que je porte les mêmes chaussures qu'eux
Je comprends mieux que je comprends carrément rien à la vie
Peur de l'avenir, peur de devenir vieux
Peur de blesser ma famille d'pas savoir quoi faire de ma vie
Trop de questions sur l'avenir, j'me répète, vraiment j'insiste
L'avenir me fait frémir comme les vampires dans Trivial
Ce n'est pas banal d'être un mec normal
Ce n'est pas normal d'être un mec banal

J'me fais des films dans ma tête
Sur qui de mes potes verserait une larme
J'fais des plans sur la comète
Je vis dans mes rêves, préservez mon âme

Je ne suis pas malheureux mais je suis pas sûr d'être heureux
Mon sourire est harcelé par les larmes qui sortent de mes yeux
Les journées de merde s'accumulent, on dirait presque un abonnement
J'ai tout bonnement même plus l'envie de retrouver ma motivation
Même devoir bouffer ça me fait chier
J'ai passé trop de journées à flâner sans bouger d'un pouce
J'regarde plus de films, j'écoute plus de sons
Allez, pousse-toi de ma vie, je n'veux plus de vous
Je n'ai même plus de raison de vivre
J'en ai plus rien à foutre des films
Comme j'écoute pas de son j'prends plus en niveau
Sauf les miens qui sont mon seul abri
Dans ma musique je brille, je m'élève
Mais j'ignore de tout de la vie j'suis qu'un élève
Dans l'école de ma vie je n'ai que des mauvaises notes
Mauvais élève depuis toujours
Les profs me fixaient avec honte (sors tes bottes)

Sors des bottes, hey, qu'on se balade sous la pluie
Sous ce géant tsunami
Qui s'abat sur nos têtes comme dans un triste article
Il a plu récemment une vague de honte
Car j'ai fait du tort à ma petite amie, hey (hey...)

Ma peine perdue, belle paire de *
Peine quand elle me dit je t'aime, je n'ai plus la haine
Te-ma la force de la couleur de la belle belle belle
Jette mes sons dans la bène, j'ai le seum seum seum
Comprends la force de la douleur j'me sens bête bête bête
Qu'elle est belle belle belle quand elle voit que j'ai mal
Je ne plus seul, allez fa si sol
J'ai délaissé le piano pour compter les sommes

J'me fais des films dans ma tête
Sur qui de mes potes verserait une larme
J'fais des plans sur la comète
Je vis dans mes rêves, préservez mon âme
J'me fais des films dans ma tête
Sur qui de mes potes verserait une larme
J'fais des plans sur la comète
Je vis dans mes rêves, préservez mon âme

À force de rêver de vivre j'ai vécu dans ma tête durant toute ma vie
J'ai trois visages, deux que tu ne vois pas
Deux que tu n'aimes pas, je ne suis que de passage
J'veux pas vous raconter ma vie, non
J'veux simplement vous raconter la votre
Rien n'a d'importance, le monde s'effondre et on s'en branle
Un jour je meurs avant la mort, une balle signera la fin de moi

Et est-ce que je pense que j'vais bien?
J'ai pas de raison d'aller mal tu vois
Donc ouais... J'sais pas