Le bon veuf
La tête entre deux tempes grises et deux mâchoires bien serrées
Quand même élégant dans sa chemise un tantinet mal repassée
Parce que le pauvre n'a plus personne ni au grenier, ni en cuisine
Pour jouer l'amante et la bonne d'une main douce et féminine
Il promène sa quarantaine avec l'honneur de n'être encore
Qu'un rescapé de cette peine que ne peut causer que la mort
Il promène son impuissance de mari injustement libre
Obligé d'purger comme sentence une perpétuelle absence horrible
Il s'en va la joue presque humide et joliment presque rasé
D'un pas apparemment solide et que l'on suppose ébranlé
Au petit café du village où se pressent à le consoler
Des tas d'agréables visages aux larges sourires dévoués
Plus il déballe son histoire, plus les demoiselles charmées
S'agglutinent, viennent s'asseoir auprès du grand déraciné
Qui comme généalogie ne semble compter qu'une branche
Celle tombée de sa chérie, de sa défunte, de son ange
Quoi d'plus attrayant qu'un bon veuf pour qui une nouvelle vie commence?
Qui faute d'avoir un coœur neuf a l'cœur lavé par le silence
De celle qui dort la bouche close avec des secrets pleins l'cercueil
Et une douzaine des rouges roses qu'il lui a piquées dans l'orgueil
Avant de fermer le couvercle devant la foule désolée
Qui semblait s'étrangler avec une sympathie démesurée
Quoi d'plus séduisant qu'un bon mec soudain blanchit de tous soupçons?
Les ex-époux, on les respecte; surtout en deuil, et en veston
Et c'est la tête entre deux planches et deux mâchoires bien cimentées
Que la petite dame toute blanche, que l'on a toute endimanchée
Avant d'la mettre dans son trou et d'l'ensevelir de cette terre
Dont elle doit la pelletée première à son irréprochable époux
Oui, c'est la tête sous une pierre et le dos rongé jusqu'à l'os
Qu'elle laisse son bon mari faire l'éloge de leurs si justes noces
Et leur inachevé mariage pour lequel mainte villageoises
Postulent le feu au corsage et le beau minois en extase
Bien entendu, il la louange, sa belle morte bien-aimée
Depuis qu'elle s'est changée en ange et en vitesse, et en fumée
Jamais personne ne saura que leur amour battait de l'aile
La morte est sauvée par le Ciel, le veuf est sauvé par le glas
Quand même élégant dans sa chemise un tantinet mal repassée
Parce que le pauvre n'a plus personne ni au grenier, ni en cuisine
Pour jouer l'amante et la bonne d'une main douce et féminine
Il promène sa quarantaine avec l'honneur de n'être encore
Qu'un rescapé de cette peine que ne peut causer que la mort
Il promène son impuissance de mari injustement libre
Obligé d'purger comme sentence une perpétuelle absence horrible
Il s'en va la joue presque humide et joliment presque rasé
D'un pas apparemment solide et que l'on suppose ébranlé
Au petit café du village où se pressent à le consoler
Des tas d'agréables visages aux larges sourires dévoués
Plus il déballe son histoire, plus les demoiselles charmées
S'agglutinent, viennent s'asseoir auprès du grand déraciné
Qui comme généalogie ne semble compter qu'une branche
Celle tombée de sa chérie, de sa défunte, de son ange
Quoi d'plus attrayant qu'un bon veuf pour qui une nouvelle vie commence?
Qui faute d'avoir un coœur neuf a l'cœur lavé par le silence
De celle qui dort la bouche close avec des secrets pleins l'cercueil
Et une douzaine des rouges roses qu'il lui a piquées dans l'orgueil
Avant de fermer le couvercle devant la foule désolée
Qui semblait s'étrangler avec une sympathie démesurée
Quoi d'plus séduisant qu'un bon mec soudain blanchit de tous soupçons?
Les ex-époux, on les respecte; surtout en deuil, et en veston
Et c'est la tête entre deux planches et deux mâchoires bien cimentées
Que la petite dame toute blanche, que l'on a toute endimanchée
Avant d'la mettre dans son trou et d'l'ensevelir de cette terre
Dont elle doit la pelletée première à son irréprochable époux
Oui, c'est la tête sous une pierre et le dos rongé jusqu'à l'os
Qu'elle laisse son bon mari faire l'éloge de leurs si justes noces
Et leur inachevé mariage pour lequel mainte villageoises
Postulent le feu au corsage et le beau minois en extase
Bien entendu, il la louange, sa belle morte bien-aimée
Depuis qu'elle s'est changée en ange et en vitesse, et en fumée
Jamais personne ne saura que leur amour battait de l'aile
La morte est sauvée par le Ciel, le veuf est sauvé par le glas
Credits
Writer(s): Lynda Lemay
Lyrics powered by www.musixmatch.com
Link
Other Album Tracks
© 2024 All rights reserved. Rockol.com S.r.l. Website image policy
Rockol
- Rockol only uses images and photos made available for promotional purposes (“for press use”) by record companies, artist managements and p.r. agencies.
- Said images are used to exert a right to report and a finality of the criticism, in a degraded mode compliant to copyright laws, and exclusively inclosed in our own informative content.
- Only non-exclusive images addressed to newspaper use and, in general, copyright-free are accepted.
- Live photos are published when licensed by photographers whose copyright is quoted.
- Rockol is available to pay the right holder a fair fee should a published image’s author be unknown at the time of publishing.
Feedback
Please immediately report the presence of images possibly not compliant with the above cases so as to quickly verify an improper use: where confirmed, we would immediately proceed to their removal.