Jumelle

Si tu n'étais pas là, je ne serais pas moi
Je ne ferais qu'un pas et je serais perdue
Si tu n'existais plus, toi qui étais déjà
Dés l'ultime début blotti tout contre moi
Si tu n'étais plus là, pour me dire en tes mots
Le cours de mon combat, moi, je serais K.O.

J'ai tant besoin de toi pour savoir qui je suis
Oui, dès que tu t'en vas, je ne suis qu'une demie

T'es plus que ma famille, t'es plus que mon amie
Chaque fois que tu sourcilles, mon front tressaille aussi
T'as beau m'tourner le dos, je lis dans tes soupirs
Je sais quand ton sourire dissimule un sanglot

T'as pas besoin de mots pour tout me raconter
T'as pas besoin d'parler, je t'entends déjà trop
Car tu bats la chamade en plein dans ma poitrine
Je grandis comme un arbre ancré à tes racines

Si tu n'étais pas là, je n'le serais pas non plus
Car c'est la même fois que l'on nous a conçues
On vient du même amour et des mêmes douleurs
Et c'est peut-être pour ça qu'on s'connait par cœur

Dans les conversations, on est comme un duo
On parle sur le même ton, on a le même flot
Les mêmes intonations, les mêmes maladresses
Et quand on demande pardon, on s'croirait à la messe
Comme à la fin du même "je vous salue, Marie"
En train de dire "amen" au même moment précis
T'es plus que mon écho, tu es mon harmonie
Tu es c'que j'ai d'plus beau, t'es plus que mon amie

S'il manquait un morceau d'mon pauvre squelette
Tu t'arracherais la peau pour me tendre tes restes
Tu m'prêterais ton sang comme on prête une veste
Pour me tenir au chaud pour qu'à tout prix je reste

On est du même berceau, de la même planète
Du même ventre gros d'avoir porté deux êtres
Qui étaient déjà nous, déjà inséparables
Deux petits cœurs jaloux, aujourd'hui sur leurs gardes

Lorsqu'arrive un amant, lorsque tombe une frontière
Au milieu du courant de notre belle rivière
Lorsqu'un peu je te perds, aux mains d'un malheureux
Qui n'connaît pas le tiers de c'que t'as d'plus précieux

Lorsqu'arrive un amant et qu'un peu tu t'en vas
Vivre normalement, vivre à l'écart de moi
J'me sens minuscule me revoilà demie
J'ai mal à notre bulle, j'en veux à tes maris

De me prendre un instant ce qui me reviendra
Il vient toujours un temps où les hommes sont las
De te sentir soudée à quelqu'un d'autre qu'eux
De me voir dans tes yeux, de nous savoir lier

Par cette chose étrange qui fait que nos deux cœurs
Sont le fruit d'un mélange, tu es plus que ma sœur
Tu seras toujours celle qui me décodera
Oui, je suis ta jumelle et c'est plus fort qu'on croit

Si tu n'étais pas là, je ne serais pas moi
Je ne ferais qu'un pas et je trébucherais
Si tu n'étais plus là, toi, mon si doux reflet
Que ferais-je de mes bras? Que ferais-je de tes traits?

Nos veines sont cousues, nous n'sommes que fusion
Il n'y a pas d'issue, c'est presque une prison
Nos âmes enchaînées ne tentent d'évasion
Que des histoires ratées, que de courtes passions
Qui n'auront jamais pu dénouer ces mystères
Qui tendent nos tissus, qui tressent nos artères
Tu t'abreuves à ma source et je bois à la tienne
On est de la même pousse, on est du même germe

Et c'est fou comme je t'aime

Mesdames, si vous relevez cinq caractéristiques qui peuvent vous rappelez votre mari
Dans la chanson qu'j'm'apprête à vous chanter
Ça veut dire que vous pouvez commencer à vous inquiéter



Credits
Writer(s): Lynda Lemay
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