Blues indigo

Persans, gouttières ou mistigris
Si la nuit tous les chats sont gris
Les hommes aussi sont tous égaux
Quand tombe cette chappe indigo
Ciment de poussière et d'ennui
Qui descend autour de minuit
Sur les pavés, les quais de gare
Les arrivées, les cases-départ, des jeux de l'oie perdus d'avance
Quand les dés roulent sans qu'on les lance
Sans qu'on les lance

On fouille aussi dans les poubelles
Des souvenirs, on se rappelle
Des princesses et des cendrillons
Des éphémères, des papillons qui tournaient dans les abat-jours
De nos palais de rois d'un jour
On se bat dans les terrains vagues
Eux font leurs griffes, on fait des tags
Et des marelles, mais pas de chance
La boîte tombe pas où on la lance
Où on la lance, où on la lance

Chat des palaces, voleurs, voyous (voyous)
Des favelas ou du bayou (du bayou)
Qu'on soit Mozart ou John Coltrane
C'est toujours le même blues qu'on traîne

Faudrait, sur la carte du tendre, des Touaregs pour nous attendre
Quelques repères et des sherpas, des guides, des boussoles, des compas
Ou des Livingstone dans nos jungles
Moins de foin, un peu plus d'épingles
Des camions entiers d'amoureuses
De mygales, de mante-religieuses
Que nos appels aux ambulances
Elles les entendent quand on les lance
Quand on les lance, quand on les lance
Quand on les lance, quand on les lance



Credits
Writer(s): D. Mcneil, J. Clerc
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