Le No Man' S Land - Live Olympia 1986

Vous savez bien sûr que
Entre., entre deux pays, entre deux frontières
Il y a une bande de terre
Où en principe on ne trouve ni maison, ni vies humaines
Et cette bande de terre s'appelle un "no man's land"
Alors voici l'histoire d'un homme qui a décidé de vivre en liberté
Qui a décidé de vivre sa liberté
Et qui pour trouver cette liberté est obligé de traverser le no man's land

Tout au bout du chemin après le peuplier
J'ai coupé par les foins, les foins pour trouver le sentier
Dans le petit matin y avait plein de rosée
Et je me sentais si bien, si bien que je croyais voler

Arrivé tout en haut aux premiers contreforts
J'ai bu dans le ruisseau, ruisseau tout près d'un arbre mort
En me penchant sur l'eau j'ai regardé en bas
On me chercherait bientôt, bientôt je ne serai plus là

Et le soleil se levait
Sur le no man's land
Et les oiseaux s'en allaient
Vers le no man's land

Et tout près de la crête, j'ai vu sur le versant
Un faisan à aigrette, aigrette qui marchait tranquillement
Repéré la frontière du côté opposé
Y avait plein de militaires, militaires un champ de barbelés

Je rentrerai pas ce soir, je rentrerai plus jamais
Je me suis caché pour voir, pour voir le côté liberté
En bas dans la vallée y avait comme un hameau
Et de tendres fumées, fumées qui donnaient chaud

Et le soleil se levait
Sur le no man's land
Et les oiseaux s'en allaient
Vers le no man's land

J'ai tenté de passer, cinquante mètres à faire
J'ai entendu tirer, j'suis tombé par terre
J'ai la vie qui s'enfuit au milieu de ma chemise
Mais que c'est beau la vie, la vie même s'il y a des surprises

Je regarde les nuages, j'aimerais être comme eux
On tire pas au passage, passage les flocons du ciel bleu
Étendu sur le dos, j'regarde une dernière fois
Mais que le monde est beau, est beau autour de moi

Et le soleil se levait
Sur le no man's land
(Et les oiseaux s'en allaient)
(Vers le no man's land)