Un jour ou l'autre, tu verras

Salam Oualeïkoum

J'crois bien qu'un pote, c'est comme une racli
J'préfère être souvent avec le frère Akli
J'me sépare même de ma clique
Mes srabs ont changé, je lis à travers leurs regards
J'ai pas attendu 13 ans pour savoir qu't'étais un crevard
Faites bande à part, faites comme bon vous semble
M'invite pas dans ton appart' si à la médisance, tu ressembles
Depuis tout petit, tu m'as rejeté
Moi, j'étais ton pote, moi j't'aimais, mais ton regard m'a éjecté
Mal aimé depuis mon plus jeune âge rien qu'je nage

Mais ta main attrape mon pied et me tire vers les marécages
À la maternelle, les larmes aux yeux, j'attendais la main du paternel
Les mains tendues vers les cieux
Toujours montré du doigt, au collège
Avec mes ex-collègues, on s'est séparé, c'est fini ça
Qui croyait quand t'es petit, tu crois que les potes, c'est pour la vie
Et puis arrive le jour où tu te retrouves seul dans l'puits
Ils te laisseront mourir de soif
Les potes, c'est comme les thunes, ça vient et ça part
Et ça te laisse mourir comme un zouave

On était complémentaires, le Sheitan est venu
Nous a bluffés, nous a récité son couplet d'menteur
On est tombés sous le charme, maintenant sous le haram chacun rame
Ça parle sur oi-t écoute quand les chacals râlent
C'est dur à entendre pourtant le choix est simple
Soit, tu sélectionnes, soit tu marches avec des fils de tain-p
Les intérêts, tu t'diras voilà pourquoi ils m'appelaient
T'es dans la merde, personne te sauve, tu restes en apnée
Ils vont t'décevoir, j'crois dès c'soir
Tellement flagrant mon grand qu'tu voudras plus les voir

Certains s'marchent dessus, d'autres se crachent dessus, d'autres se montent dessus
On m'a dit même que ça s'tire dessus
Soi-disant pote qui se donnait la main en étant petit
Oublie les camping les pique-niques maintenant, c'est tant pis j'te nique
L'argent et les femmes s'accouplent
Donc forcément les potes se séparent comme des couples
C'est scandaleux, comment les clans galeux
S'forment en l'espace de quelques années
Tous deviennent des grands daleux
Ta forme a pris un coup d'vieille

Tu comptais sur l'amitié, ils t'ont laissé largué pour un coup d'seille
Les frères deviennent des moika
Sans Dîn, des moins que rien
Mon cœur est crade, mais j'pense qu'il l'est moins qu'le tien
La dounia, srab la mamaille, à coup d'bounia
Counia Mama ou j'te baise pour d'la mamaille
Ça s'met à jouer à la passe avec des grosses liasses
Crois pas qu'on t'avance 10 euros quand tu côtoies la poisse
Chacun sa cloison, métamorphose en poisson
La mort fuse tel poison, ça bave devant sa moisson

Wesh, tu payes ta boisson, ton grec ou ton kefta?
Mais qu'est-ce t'as? Vas-y roule un gros joint et tais-toi
C'est loin les carambars, ça s'barre en barre
Elles sont où les crises les barres qu'on s'tapait en bas des bâtards
On s'disait inséparables, l'individualisme a ses parades
C'est complet, y a déjà tous mes srabs
Le matérialisme, étonne-toi quand on t'appelle
Ça gratte jusqu'à la mort même pendant le rappel
Y a plus de vraies valeurs, ça cherche à combien elle s'estime
Mais si j't'aime tant qu'tu m'dépasses pas de quelques centimes

Tu perdras tous tes amis, taperas ta tête contre des poteaux
En temps d'sécheresse, y aura personne pour un broc d'eau, un odo
Le Sheitan leur a dit "Aya nodo"
Tous au garde à vous, même pas un petit mal au dos
Y a pas d'cadeaux, ça s'dissout comme un groupe de rap
Ou un groupe de rattes, ou un petit commando
Personne te rate, même les daronnes te piratent, te tiraillent
Oublient leurs petites rides, deviennent des rideaux, des rivaux
Commérages, encercle ta mère à coup d'en grainage
Ça prépare le djej le ham quand tu déménages

Ça te fait rire ça parle même quand tu fais rien
Quand tu fous rien t'es un vaurien, pour les voisins, t'es l'bon à rien
Dans c'bordel, j'aimerais être aérien, quitter ce terrain
J'en arrive même à en avoir marre d'être un terrien
Enterré d'un drap blanc, j'rêve de paradis rejoindre mes grands frères
Déjà partis, les martyrs j'les envie
Ça part en vacances, comme moyen de transport un sous-marin
Personne te prévient, l'équipage te répond nous on sait rien
C'est vrai, les temps deviennent insupportables
Comme ton entourage, personne peut t'blairer

Y a qu'le Coran qui t'encourage
Tous dans l'torrent, ça trahit comme la Torah
Ça pourra pas s'arranger vu qu'on te jalouse même quand tu bosses à Cora (Cora)
Tu t'dois de rejoindre la droiture, monte personne dans ta voiture
Seul, t'arriveras à être une pointure
Une clôture, c'est pas dit qu'elle tiendra l'choc
Un jour ou l'autre, elle cassa le pet' fuck chaque mec qui t'zieute eh yo

Ça y est, c'est parti, dès qu'tes yeux s'écarquillent
C'est plein d'harkis, tous tes potes s'éparpillent
Un jour ou l'autre, tu verras
Une nuit, tu t'en apercevras, tu crèveras
Y aura qu'ta famille pour lever ton bras
Pour qu'tu chahed, pour emmener ton corps au bled
Pour t'laver t'enterrer, des inconnus donneront de l'aide

Pour te laver pour t'enterrer, des inconnus... donneront d'l'aide
Si ça se trouve y aura même pas tes potes avec qui t'as grandi
Pour te dire que dans la vie, t'es tout seul
Même quand t'es avec plein d'monde, t'es tout seul dans ta tête
Vous grandissez, vous êtes comme des frères et sœurs
Après y en un qui part à droite là-bas
Y en a un à gauche là-bas
Y en a un, tu l'vois même plus
Y en a un, tu l'vois de temps en temps, il te fait "ça va bien?" et il s'barre
Y en a ils t'disent même plus bonjour

Pourtant t'as grandi avec eux, t'as pleuré, t'as rigolé avec eux... ben non
Ils ont décidé d'prendre un autre chemin
Qui est pas le même que l'tien
Alors, ils font leur vie, ils s'marient, ils s'font des bouffes entre eux
Ils forment des petites équipes tu vois entre eux
Et toi ils t'laissent, ils t'invitent pas, t'es rien
On n'était pas ensemble à l'école?
On n'était pas ensemble au collège?
KAMELANC', frère



Credits
Writer(s): Kamel Houari, Brahim Houairi
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