Pierre-Jean de Béranger feat. Arnaud Marzorati, Yves Rechsteiner & Freddy Eichelberger -
Béranger: Le Pape musulman & autres chansons
Laideur et beauté
Sa trop grande beauté m'obsède;
C'est un masque aisément trompeur.
Oui, je voudrais qu'elle fût laide,
Mais laide, laide à faire peur.
Belle ainsi faut-il que je l'aime!
Dieu, reprends ce don éclatant;
Je le demande à l'enfer même:
Qu'elle soit laide et que je l'aime autant.
À ces mots m'apparaît le diable;
C'est le père de la laideur:
Rendons-la, dit-il, effroyable,
De tes rivaux trompons l'ardeur.
J'aime assez ces métamorphoses.
Ta belle ici vient en chantant:
Perles, tombez; fanez-vous, roses.
La voilà laide et tu l'aimes autant.
Laide! moi! dit-elle, étonnée.
Elle s'approche d'un miroir,
Doute d'abord, puis, consternée,
Tombe en un morne désespoir.
Pour moi seul tu jurais de vivre,
Lui dis-je, à ses pieds me jetant:
À mon seul amour il te livre.
Plus laide encor, je t'aimerais autant.
Ses yeux éteints fondent en larmes,
Alors sa douleur m'attendrit:
Ah! rendez, rendez-lui ses charmes.
Soit! répond Satan qui sourit.
Ainsi que naît la fraîche aurore,
Sa beauté renaît à l'instant.
Elle est, je crois, plus belle encore;
Elle est plus belle et moi je l'aime autant.
Vite, au miroir elle s'assure
Qu'on lui rend bien tous ses appas;
Des pleurs restent sur sa figure,
Qu'elle essuie en grondant tout bas.
Satan s'envole, et la cruelle
Fuit et s'écrie en me quittant:
Jamais fille que Dieu fit belle
Ne doit aimer qui peut l'aimer autant.
C'est un masque aisément trompeur.
Oui, je voudrais qu'elle fût laide,
Mais laide, laide à faire peur.
Belle ainsi faut-il que je l'aime!
Dieu, reprends ce don éclatant;
Je le demande à l'enfer même:
Qu'elle soit laide et que je l'aime autant.
À ces mots m'apparaît le diable;
C'est le père de la laideur:
Rendons-la, dit-il, effroyable,
De tes rivaux trompons l'ardeur.
J'aime assez ces métamorphoses.
Ta belle ici vient en chantant:
Perles, tombez; fanez-vous, roses.
La voilà laide et tu l'aimes autant.
Laide! moi! dit-elle, étonnée.
Elle s'approche d'un miroir,
Doute d'abord, puis, consternée,
Tombe en un morne désespoir.
Pour moi seul tu jurais de vivre,
Lui dis-je, à ses pieds me jetant:
À mon seul amour il te livre.
Plus laide encor, je t'aimerais autant.
Ses yeux éteints fondent en larmes,
Alors sa douleur m'attendrit:
Ah! rendez, rendez-lui ses charmes.
Soit! répond Satan qui sourit.
Ainsi que naît la fraîche aurore,
Sa beauté renaît à l'instant.
Elle est, je crois, plus belle encore;
Elle est plus belle et moi je l'aime autant.
Vite, au miroir elle s'assure
Qu'on lui rend bien tous ses appas;
Des pleurs restent sur sa figure,
Qu'elle essuie en grondant tout bas.
Satan s'envole, et la cruelle
Fuit et s'écrie en me quittant:
Jamais fille que Dieu fit belle
Ne doit aimer qui peut l'aimer autant.
Credits
Lyrics powered by www.musixmatch.com
Link
© 2024 All rights reserved. Rockol.com S.r.l. Website image policy
Rockol
- Rockol only uses images and photos made available for promotional purposes (“for press use”) by record companies, artist managements and p.r. agencies.
- Said images are used to exert a right to report and a finality of the criticism, in a degraded mode compliant to copyright laws, and exclusively inclosed in our own informative content.
- Only non-exclusive images addressed to newspaper use and, in general, copyright-free are accepted.
- Live photos are published when licensed by photographers whose copyright is quoted.
- Rockol is available to pay the right holder a fair fee should a published image’s author be unknown at the time of publishing.
Feedback
Please immediately report the presence of images possibly not compliant with the above cases so as to quickly verify an improper use: where confirmed, we would immediately proceed to their removal.