La vie

Le temps qui file, le temps perdu
Entre la chance et le destin
Ces amis qu'on ne verra plus
Après qu'ils tournent un coin

Très peu de mots, peu de doigté
Deux-trois accords, c'est tout ce que j'ai
Ce qui reste encore en souffrance
Ce n'est plus l'innocence

Cupides, on creusera la bêtise
Jusqu'à ce qu'elle nous enterre debout
C'est l'ambition qui rivalise
Avec le mauvais goût

On déplacera pour prendre un sou
La mer, les fleuves, les océans
À la fin, il n'y aura qu'un trou
Pour se mettre dedans

Rien n'arrêtera cette course folle
Si on pointe au cœur du mal
Juste une idée qui n'est pas molle
Sera taxée de radicale

Ainsi, on peut encore chérir
Ce rêve que dans un proche avenir
Chacun s'assoit au troisième salon
Au fond d'une obèse maison

Je ne sais pas comment la vie
Arrive à se faire belle
Ne lui suffit
Qu'un vol d'hirondelles
Et un peu de soleil
Pour qu'on s'émerveille

Un jour, un jour se lèvera
La poussière enfin tombera
Les rideaux ouverts à nouveau
Sur ce grand miroir des idiots

Contemplant le temps qu'on s'accorde
À bien se voir autant que nous sommes
Nulle part où s'enfuir dans l'ordre
Les enfants, les femmes et les hommes

Je ne sais pas comment la vie
Arrive à se faire belle
Ne lui suffit
Qu'un vol d'hirondelles
Et un peu de soleil
Pour qu'on s'émerveille

Tu voudras toucher du bois
Pour abrier les mots
Pour abrier ce qui parfois
Peut-être un pas de trop

Très peu de mots, peu de doigté
Deux trois accords, c'est tout ce que j'ai
Ces quelques mots que tu entends
Du haut de tes deux ans

Le temps qui file, le temps perdu
Entre la chance et le destin
Enfin toi qui es apparue
Et qu'on tient déjà par la main



Credits
Writer(s): Paul Piché
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