Une lettre

Pardonne-moi mon allure
J'ai passé des semaines
À réparer les fissures
Dans mon coeur de porcelaine
Et quand les temps sont durs
Et que j'ai trop de peines
Je me bricole des clôtures
Qui bloquent les souvenirs qui reviennent.

Une lettre, c'est tout ce qu'il me reste
Un foulard de laine, le parfum sur sa veste
Une lettre, c'est tout ce qu'il me reste
Le fauteuil du salon, où il fesait la sieste.

On dit qui a rien de pire
Que de trop y penser
J'aurais juste envie de vivre
Une autre minute à ses côtés
Nos matins dans le noir
Et l'odeur de café
Je partais à l'école
Et lui s'en allait travailler

Une lettre, c'est tout ce qu'il me reste
Un foulard de laine, le parfum sur sa veste
Une lettre, c'est tout ce qu'il me reste
Le fauteuil du salon, où il fesait la sieste.

Je sais que le temps passe, que l'eau coulera sous les ponts.
Qu'ici à chaque printemps, les fleurs refletront.
Et quand le vent se lève, pour venir me froller
J'me dit que ses lui en haut, qui se plait à m'écouter chanter.

Une lettre, que je garde en promesse
Des derniers mots en tête, comme une dernière caresse.
Une lettre, les yeux bleus de ma fille
En héritage de toi et dernier souvenir
En héritage de toi et dernier souvenir