Rentrée des classes (version manouche)

Sur le lit étalé en patchwork
L'essentiel de ma garde robe, bien
Tout est lavé, essoré, séché, repassé
Me voilà prêt pour le jour J du lendemain
En finissant de boucler mes bagages
Mon stylo quatre couleurs, mon taille-crayons mappemonde
Je calcule sur une Texas Instruments
Combien font vingt-quatre heures en seconde
Mais non j'ai pas peur
J'aime pas qu'on me presse, c'est tout
Je retrouve en faisant mon sac
Un vieux bulletin que j'avais caché
Je me souviendrai toujours des phalanges de mon père
Quand je lui ai dit "ils sont en retard cette année"
"Résultats faibles doit poursuivre les efforts, élève absent même quand il est là"
Il paraîtrait que cette année ce soit plus dur encore
Mais alors c'est tous les ans ou quoi

Un nouveau monde s'ouvre à mes yeux
Encore une année qui passe
Appréhension, cafard et trouille bleue
C'est la rentrée des classes

Je touche du bois, je croise les doigts
Pour avoir un prof principal sain d'esprit
Un emploi du temps sympa
Qui commencerait mardi et finirait, bah, mardi
C'est décidé je mettrai dès demain
Fin à mes jours si cette année aussi
Je retrouve ce psychopathe de Martineau
En histoire et géographie
Mais non j'ai pas peur
J'aime pas les rentrées, c'est tout, y'a pas mort d'homme
Le compte a rebours est lancé, je m'en remets au ciel
Allez quoi s'il-vous-plaît, juste un tremblement de terre
Que les secours débarquent et me lancent une échelle
Par pitié emmenez-moi dans votre hélicoptère
Après trois cents tours sur moi-même, je m'endors, je rêve et je délire
J'arrive au collège en chaussons, y'a pas mon nom sur les listes
Martineau me poursuit, j'arrive pas à courir

Un nouveau monde s'ouvre à mes yeux
Encore une année qui passe
Appréhension, cafard et trouille bleue
C'est la rentrée des classes

Devant l'alignement militaire des cartables
Se dessine la silhouette des gardiens du ghetto
Les professeurs pactisent avec le diable
La preuve en est qui sont chaussés Méphisto
L'un d'entre eux celui au regard sombre
S'avance doucement vers moi, on dirait Lucifer
Il est tellement grand qu'y fait froid dans son ombre
"Dites donc, t'en fais pas un peu trop, Aldebert?"
Hé ça va Martineau là, vous commencez à me casser les, les pieds
Hein, ça fait dix ans maintenant, faut me lâcher
Ça vous occupera



Credits
Writer(s): Christophe Darlot, Guillaume Aldebert, Stéphane Métin
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