Et toi?

Y a les chiffres, les lettres, le Ying, le Yang
Les livres, les théories de bing, de bang
La peur, l'autre, elle, lui, nous
Y a les prévisions de gel à la mi-Août
Y a le paradis, son contraire
Ceux qui respirent et ceux qui pompent l'air
Y a les "Oui", les "Non", les "Pffft, les "Hein-hein, je, euh bon", les "Chht"
Y a les rêves de nos parents
Y a tout c'que l'on sait puis tout c'qui nous arrange
Y a la tête, le cœur, le ventre
Mais y a aussi c'que l'on a entre les jambes, y a
Y a c'qu'on t'a dit qu'il fallait mieux être
C'que tu peux, c'que tu veux, tous les peut-être
Il y a ces légendes qui se racontent
Celles qui s'taisent mais les héros silencieux aussi
Ça compte

Y a la conquête de l'espace
Y a cette Terre avec vue sur l'infini
Il y a les maîtres et les esclaves
Et les chaînes devenues invisibles
Il y a les philosophes en papier qui sur le vent font des théorèmes
D'autres qui agissent, luttent pour ce en quoi ils croient
Ces nouveaux Don Quichotte qui se tapent avec des éoliennes
Y a les excès d'pitié, l'expertise dans les extrêmes d'tristesse
Y a les guerres et les bêtes serviles pour qui s'exterminer n'est qu'un exercice
Y a les verres à moitié vides et les coupes trop pleines
Celles qui se vident mais touchent aux terres
Ces bouteilles à la dérive qui goûtent l'eau d'mer
Et ces êtres libres qui touchent au ciel

Il y a ces gens, mis en lumière mais y a aussi des ombres qui brillent
Il y a des silences funèbres mais y a aussi des silences qui crient
Il y a ces rois aux couronnes d'épines
Il y a ceux aux couronnes diamantées
Mais vu comment le diable se déguise
À toi d'me dire, à ton avis, lequel des deux, finira l'âme en paix
Y a le temps qui passe, puis qui ralentit
Les écrans qui tyrannisent les cœurs et les cerveaux mal remplis
Certes, il y a le droit d's'enfuir et c'est ce que la plupart font
Ils se cachent derrière des semblants d'occupation
Ceux qui s'enrichissent, à force ils croient pouvoir tout acheter
Rêves, cœurs, l'âme sœur et même leur foutue lâcheté
Y a le Bien, le Mal, le Saint, le Graal, le faux, le vrai, le digne d'être célébré
Les grains de sable qui enrayent cette machine à décérébrer
Y a les faux départs (pfft), les soi-disant arrivées
Y a les lignes droites et y a les "Prêts, boom, partez"
Y a la beauté d'l'art (fff), les narines enfarinées
Y a les petites frappes et y a les vraies crr-cramées
Y a les orphelins qu'on abandonne aux enfers
Mais y a les prénoms qu'on donne aux cyclones et aux tempêtes
Il y a le futile, il y a les tonnes d'encre
Il y a le savoir utile, il y a le conditionnement

Toi, toi
Hein
Toi, toi

Il y a le tic, le tac, les années filent
Le soleil qui se lèvera bientôt à l'Ouest, paraît-il
Il y a la succession des prophètes
Y a ceux qui cherchent les signes
Et ceux qui attendent le coup d'baguette magique de la Fée Clochette
Il y a le règne du rien, il y a les Tours Jumelles
Il y a les êtres humains, et les ressources humaines
Il y a les faits et ça personne peut les nier
Il y a les révolutionnaires et y a les maîtres quenelliers
Il y a les pions, les reines, les rois, les fous
Les mondes, les cercles, les droites, les courbes
Les monstres, les "Elle", les "Moi", les "Nous"
Mais toi, toi je te vois pas, t'es où



Credits
Writer(s): Sofiane Pamart
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