Les pirates
Quand tu nous as trouvés, tu as dû ôter ton képi
Et tu t'es demandé si c'était vraiment interdit
C'était tellement joli, ces deux gamins, endormis là
L'un dans un bateau blanc, l'autre sur un cheval de bois
Les bras pendants
Deux inconnus perchés dans un manège endormis
Glissés là, sans ticket, au beau milieu de la nuit
Tu nous as réveillés, tu nous as dit, un peu confus
"Théoriquement, c'est l'amende ou la garde à vue, je sais plus"
Ta bouche était sévère, mais ta moustache souriait
Les sourcils de travers, tu nous as sorti ton carnet
Assis sans réfléchir à l'avant d'un petit train bleu
T'attendais qu'on t'raconte en essayant d'avoir l'air sérieux
Nous, on se regardait, encore un peu saouls de la veille
Les animaux autour semblaient figés en plein sommeil
On regardait groggy, la girafe et le bateau blanc
Les chevaux endormis en pleine course
La crinière au vent
Que s'était-il passé?
On ne s'en souvenait plus très bien
C'était il y a des heures, et quelques bouteilles de vin
Je crois que c'était moi qui m'y suis glissée la première
La tête et les deux bras sous ce filet en plastique vert
J'ai dit y a pas d'alarme, viens
Ce n'est pas difficile, c'est juste un gros jouet posé au milieu de la ville
Nous serons deux pirates, rôdant au cœur de la machine
Somnambules, réveillant une fête en plastique
Imagine, imagine
On prendrait ce bateau, on traverserait les océans
Arrivant aussitôt dans le pays des géants
Le roi m'a enlevée, mais on saute à dos d'éléphant pour le défier
Le vent comme une épée, la bouteille de blanc
Encore une gorgée pour se donner du courage
On lui ouvre le ventre debout sur une oie sauvage
Le roi s'effondre au sol, et nous on retombe en hurlant
On se rattrapera, c'est sûr, juste au dernier moment
Puis dans cette calèche aux roues dorées juste derrière
Soudain sages et silencieux, n'osant plus rien faire
Écoutant les hourra de cette foule imaginaire
Nous sommes restés, je crois, bien plus longtemps que nécessaire
Monsieur le policier, dans le train où tu es assis
Nous avons vu passer tant de villes et tant de pays
Mélangeant les poèmes, traversant les rivières en crues
Debout sur la loco, criant des mots dans une langue inconnue
T'as relevé la tête, et tu t'es arrêté d'écrire
T'es sorti de ce train que tu n'savais pas conduire
T'as demandé pourquoi, avant de nous laisser filer
Un mensonge de plus, dans les yeux, on t'a dit
On t'a dit qu'il pleuvait
On t'a dit qu'il pleuvait, hein
Moi, j'ai pensé a toi, ce soir-là, en me recouchant
Éteignant ma lumière, et toi
A ces jeux stupides d'enfant dans le manège éteint
Y as-tu repensé?
Et dans cette ivresse légère juste avant le sommeil
As-tu eu un vague regret en pensant à ton cœur sage?
Au rythme toujours régulier
En pensant à ta vie, stratégique et bien ordonnée
Où tout était logique, où tu n'avais jamais volé
Attendant le permis pour tout
Le bonheur, l'ivresse, les baisers
Et tu t'es demandé si c'était vraiment interdit
C'était tellement joli, ces deux gamins, endormis là
L'un dans un bateau blanc, l'autre sur un cheval de bois
Les bras pendants
Deux inconnus perchés dans un manège endormis
Glissés là, sans ticket, au beau milieu de la nuit
Tu nous as réveillés, tu nous as dit, un peu confus
"Théoriquement, c'est l'amende ou la garde à vue, je sais plus"
Ta bouche était sévère, mais ta moustache souriait
Les sourcils de travers, tu nous as sorti ton carnet
Assis sans réfléchir à l'avant d'un petit train bleu
T'attendais qu'on t'raconte en essayant d'avoir l'air sérieux
Nous, on se regardait, encore un peu saouls de la veille
Les animaux autour semblaient figés en plein sommeil
On regardait groggy, la girafe et le bateau blanc
Les chevaux endormis en pleine course
La crinière au vent
Que s'était-il passé?
On ne s'en souvenait plus très bien
C'était il y a des heures, et quelques bouteilles de vin
Je crois que c'était moi qui m'y suis glissée la première
La tête et les deux bras sous ce filet en plastique vert
J'ai dit y a pas d'alarme, viens
Ce n'est pas difficile, c'est juste un gros jouet posé au milieu de la ville
Nous serons deux pirates, rôdant au cœur de la machine
Somnambules, réveillant une fête en plastique
Imagine, imagine
On prendrait ce bateau, on traverserait les océans
Arrivant aussitôt dans le pays des géants
Le roi m'a enlevée, mais on saute à dos d'éléphant pour le défier
Le vent comme une épée, la bouteille de blanc
Encore une gorgée pour se donner du courage
On lui ouvre le ventre debout sur une oie sauvage
Le roi s'effondre au sol, et nous on retombe en hurlant
On se rattrapera, c'est sûr, juste au dernier moment
Puis dans cette calèche aux roues dorées juste derrière
Soudain sages et silencieux, n'osant plus rien faire
Écoutant les hourra de cette foule imaginaire
Nous sommes restés, je crois, bien plus longtemps que nécessaire
Monsieur le policier, dans le train où tu es assis
Nous avons vu passer tant de villes et tant de pays
Mélangeant les poèmes, traversant les rivières en crues
Debout sur la loco, criant des mots dans une langue inconnue
T'as relevé la tête, et tu t'es arrêté d'écrire
T'es sorti de ce train que tu n'savais pas conduire
T'as demandé pourquoi, avant de nous laisser filer
Un mensonge de plus, dans les yeux, on t'a dit
On t'a dit qu'il pleuvait
On t'a dit qu'il pleuvait, hein
Moi, j'ai pensé a toi, ce soir-là, en me recouchant
Éteignant ma lumière, et toi
A ces jeux stupides d'enfant dans le manège éteint
Y as-tu repensé?
Et dans cette ivresse légère juste avant le sommeil
As-tu eu un vague regret en pensant à ton cœur sage?
Au rythme toujours régulier
En pensant à ta vie, stratégique et bien ordonnée
Où tout était logique, où tu n'avais jamais volé
Attendant le permis pour tout
Le bonheur, l'ivresse, les baisers
Credits
Writer(s): Patrick Abrial, Jean Pierre Alexandre Pollet
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