Berlioz: La mort d'Ophélie, H. 92

Après d'un torrent, Ophélie
Cueillait, tout en suivant le bord
Dans sa douce et tendre folie
Des pervenches, des boutons d'or
Des iris aux couleurs d'opale
Et de ces fleurs d'un rose pâle
Qu'on appelle des doigts de mort
Puis élevant sur ses mains blanches
Les riants trésors du matin
Elle les suspendait aux branches
Aux branches d'un saule voisin
Mais, trop faible, le rameau plie
Se brise, et la pauvre Ophélie
Tombe, sa guirlande à la main
Quelques instants sa robe enflée
La tint encor sur le courant
Et comme une voile gonflée
Elle flottait toujours chantant
Chantant quelque vieille ballade
Chantant ainsi qu'une naïade
Née au milieu de ce torrent
Mais cette étrange mélodie
Passa, rapide comme un son
Par les flots la robe alourdie
Bientôt dans l'abîme profond
Entraîna la pauvre insensée
Laissant à peine commencée
Sa mélodieuse chanson



Credits
Writer(s): Hector Berlioz
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