Nuits ouvrières

Sous les néons blafards
Du sinistre hangar
Que l'on nomme atelier
Des hommes ouvriers
De pâles figurines
Éteignent leurs machines

Et le sourd grondement
Qui de la nuit des temps
Exhalait son haleine
Dégonfle sa bedaine
Repose son tourment
Pour un quart d'heure de temps

Et du cycle infernal
De l'usine cannibale
Chacun goûte la pause
Chacun se recompose
Ou bien donne le change
Laisse passer un ange

L'éclat de rire de l'un
Gène tout un chacun
La soudaine résonance
A des airs d'indécence
Nulle victoire ici
Et nulle gloire pardi


S'ils ne sont plus otages
De cette usine à gages
Où sont parquées leurs vies
Chacun d'eux est surpris
D'avoir fait de ses mains
L'aube qui vient enfin

Et ces chiens de faïence
Dans leur ultime danse
Qui encore se toise
Effacent des ardoises De colères délavées
Devant le jour mort-né

Qu'ai je donc fait de plus
Moi l'illustre inconnu
Que vaincre le sommeil
Soleil Ô mon soleil
Vas tu me dire pourquoi
Tu ne brilles plus pour moi

Les voici maintenant
Comme des survivants
Des guerriers en sursis
Ils ont tué la nuit
Ils ont changé de rive
Et la relève arrive



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