Train de nuit

A peine les portes fermées
Ce qui défile n'est plus un paysage
Encore moins un tableau
Je ne vois passer que mes visages
Combien de lignes se superposent
Combien de vies ont regardé
Combien de drames
Combien de grammes pour écrire les yeux fermés
Cette nuit passe comme un éclair
A la suivante je remonterai
Sur le quai - comme une foule seule - à cœur ouvert - visage fermé
Je me rappelle bien quand j'avais peur des trains
Ou que j'avais peur de la nuit
C'était avant
C'était avant d'écrire dedans
Et si j'écrivais juste pour m'empêcher de parler
Et si je pouvais crier tout doucement
Et si je pouvais faire autrement
Et si je n'écrivais plus, est-ce que ça m'empêcherait de penser
Mes plaies assurément, mais qui le saurait dans ce compartiment
Je suis dans le train de nuit maman
Que personne ne m'attende
Je dormirai au terminus
Pour revenir dans l'autre sens
Pour voir si c'était mieux avant que personne ne m'entende
Je m'arrêterai à la prochaine correspondance
Si j'enlève de mes morceaux
Tout ce que je n'ai pas voulu dire
Restera-t'il- autre chose que de la haine
C'est les questions qui me réveillent
Ou celles qui m'empêchent de dormir
Entre THC et morphée
Entre Neuchâtel et Bienne
Se rejoignent tous les chemins
A l'âge des certitudes
A la croisée entre les habitudes
Et le génome humain
Grandir sans écrire c'est vieillir
Grandir en écrivant c'est veiller à ne pas oublier
Se sortir du costume avec lequel Chronos nous habillait
Vois dans chaque village un rappel à l'ordre
Ne t'éloigne pas de la marge
Ne déborde pas de cette page
Il y a de toi dans chaque visage
- Les portes s'ouvrent sur l'épilogue
Il est trop tôt, qu'elles se referment
Terminus. je reste en gare demain je repars



Credits
Writer(s): Yvan Jaquemet, Simon Seiler
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