Rap Warrior

Parfois, j'me sens comme un cactus dans un champ de roses
Une bombe qui jamais n'explose
Mic', track, prose, manquait plus qu'une juste cause
Ouais, parfois ça tient à rien, la vie, j'ai capté ça tôt
Soit tu goûtes au meilleur miel, soit la coupe de saké
Je jette une part de moi dans mes cahiers
Le reste orne ma peau
J'te vois sourire, mais nan, j'te parle pas des shlass dans mon dos
J'viens d'un coin où les poings parlaient bien plus que les palais
Où l'Népalais calmait tout l'monde, là étalé jusqu'au matin
Ne crois pas que j'sois né avec tout, même si j'manquais de rien
On sait bien qu'y a toujours moyen, tu connais les jeunes chiens
Hard life, c'était l'école, fallait respecter les codes
Jamais balancer les potes ou ça devenait physical
C'est mon background mais j't'en livre qu'une partie infime
Rap warrior, texte écrit à l'encre de mes tripes
Et parfois l'être humain s'éclipse et j'peux plus rien n'y faire
Bruce Banner style, voie d'la survie par la colère
Mental en acier valyrien, maintenant j'le sais, fallait bien
Deux ans pour faire un deuil, merde, tu sais pas c'que j'contiens
J'libère mon cœur un peu chaque soir sur scène
La sueur maquille mes larmes
Et l'temps des concerts, la joie remplace la peine
J'ai autant d'armes que de phrases écrites
J'pourrai tenir un siège
Déjouer leurs pièges à chaque verset, combattant les stratèges
Doux avec mes gosses et dur avec mes ennemis
Même si le son marque une pause, j'reste un adversaire féroce
Sourire dehors, quand t'es en vrac dedans, je sais le faire
Mon mal je sais le taire, du coup, j'crache des couplets salutaires
Assèche mes glandes salivaires, j'rappe à secouer l'univers
J'rappe parce qu'un tigre et un rōnin, chez moi, se font la guerre
Voilà à quoi me servent ces beats que j'éviscère
Je dois garder l'contrôle, je sais qu'beaucoup m'observent
Les dents, les poings je serre, nan
Faut pas qu'le bouchon pète
Sinon l'dernier rempart chutera et surgira la bête

Yeah, rap warrior
Rap warrior
Rap warrior
Rap warrior (tape comme une massue)

Ces jours où, ma gorge se noue, j'écris un poème
Les miens m'ont laissé l'amour sous le sapin à Noël
Mon père m'a dit "ça t'servira, fils"
Pour faire la différence entre une fille et un tapin à Moët
Pas prêt à la gloire, j'ai eu du mal à gérer
L'angoisse m'a vite pris à la gorge
Et les problèmes qu'il a bien fallu digérer
Tous azimuts
Alors mon mic' m'a soufflé "ça suffit Chill, vas-y, bute"
J'ai marché sur la lune avec mon sang mélangé blanc et bleu
En survivant devant l'acier qui crache le feu
Perçois la feuille comme une thérapie
L'encre issue comme de vrais rapides
Qui dévalent et révèlent la grinta dans les yeux
J'ai cinq vies, j'pourrais raconter tant d'choses
Mes larmes, je les collecte et je les bois au micro quand je pose
Ils voulaient m'soulever, leurs cerveaux étaient trop lents
J'suis l'élève délicat qui porte un bagage violent
Ils nous ont enterré, tous ces gars du sérail de Bercy
À décoller un drone qui plane au-dessus d'nos funérailles
Storytelling, jet de scories
Ressuscité pour crucifier tous leurs rappeurs favoris
Un amas de faiblesses qui traverse les flammes avec le mental
Et puise dans les figures cette foutue force monumentale
Écoute, j'le suis pas, nan, j'abats le bétail
On ne revient pas du fond de l'Enfer quand on n'est pas fait de métal
Il y a des jours où c'est si amer dans ma tasse
Que j'ai du mal à m'contenir, garder un sourire en façade
On n'lègue pas son poids aux autres, c'est un sabotage
Sacrée défaite que vouloir boxer la Victoire de Samothrace (oh)
Ce n'est que du toc (ce n'est que du toc)
Ce n'est que du falche (ce n'est que du falche)
Ce n'est pas la vie (ce n'est pas la vie)
Ce n'est que du rap (ce n'est que du rap)
Ce n'est que le temps de vandaliser ces quelques 32 bars
Je mène ma vie dans le silence, bloqué entre deux pages

Besoin d'un break, besoin d'un break, besoin d'un break
Besoin d'un break, besoin d'un break, besoin d'un break
Besoin d'un break, besoin d'un break, besoin d'un break...

Yeah, rap warrior
Rap warrior
Rap warrior
Rap warrior (tape comme une massue)