Un ange passe

Une affiche dans le métro
Des camés, des mendiants
Un rêve quelques chagrins
Se bousculent les gens
Allez courre, t'es à la bourre
Encore à la bourre tu m'étonnes
C'est la cohue, ça se bouscule
On se croirait dans un péplum

Peuplé de bourrins et bourreaux
Entassés comme des bestiaux
Voguant pêle-mêle et dos à dos
Craignant toujours le Râteau
Le ratage prévu par l'horoscope hebdomadaire
Le retour d'un être cher
Mais surtout bientôt le repos

J'ai vu un ange
Qui près de moi courbait la tête
Le cœur tendu
Au bout de sa main grande ouverte
Je demeurais immobile et transi
Devant cette fierté mise à nue
Est-ce que tous les anges du ciel
Rêvent d'être déchu?

Un ange passe

Je disais que j'ai vu cet ange
Avec cette magie de l'étrange
Dans son regard, une poésie
De l'impossible et du vécu
Un alphabet de l'au-delà
Douceur secrète et convenue
Leurs âmes conversent, ils n'entendent pas
Ils ne voient pas car ils sont nus

Un ange vêtu de mortalité
Canonisé par le pêché
Un ange trépasse, dépasse et passe en revue
L'impasse de ma pensée
Il siffle un air qui m'est connu
Chanson de fange et de vertu
Je pose une pièce dans son chapeau
Car je crois qu'il m'a reconnu

J'ai vu un ange
Qui près de moi courbait la tête
Le cœur tendu
Au bout de sa main grande ouverte
Je demeurais immobile et transi
Devant cette fierté mise à nue
Est-ce que tous les anges du ciel
Rêvent d'être déchu?

Un ange passe



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