9 Longs

Un

C'est le nombre de mes vies.
C'est aussi le nombre de planètes Terre que l'on a.
Il y'a peu de temps, j'ai réalisé que rien ne changerait.
Que l'on marche ou pas pour le climat ou que l'on abolisse
Ou pas le plastique, j'ai l'impression que rien ne changera.
Pas que mon discours soit fataliste,
Mais à mon avis tant qu'il y aura du blé pour nourrir la
Machine, et pour continuer à faire du blé, tout ça ne s'arrêtera pas.
Ce n'est pas que je n'ai pas envie que ça change
Mais j'ai très peur que ça ne change pas.

Deux

C'est le nombre de mes parents.
Enfin c'est le nombre de parents qu'on a en général.
Certains en ont moins.
D'autres pas du tout.
Mais certains en ont plus.
Moi j'ai décidé d'en avoir plus, mais je vous raconterai plus tard.
Les parents, c'est un peu la clé de voute d'un enfant.
Ils t'aident à ouvrir les portes,
à les refermer, à traverser les moments difficiles.
Parfois, tout le contraire,
Ils rajoutent eux même des portes qui n'existent pas.
C'que j'ai appris ces dernières années
C'est qu'ils ne te laisseront jamais sans rien.
Qu'ils aient été là ou pas, dans ta vie d'ado,
D'adulte ou de jeune parent,
Ils te laisseront toujours dans une poche,
Plein de belles choses, de rêves, de valeurs et d'idéaux.
Et dans l'autre proche, pleins de cailloux,
Qui se transmettent de génération en génération.
Il faudra faire le tri,
Mais là aussi j'ai compris il n'y a pas si longtemps,
Que certains cailloux resteront
Toujours coincés dans le fond de la doublure.
Même si parfois nos poches sont lourdes,
Je serai ravi d'y replonger mes mains quand ils ne seront plus là.

Trois

C'est le nombre de mes frères et soeurs.
Qu'ils soient proches ou non, là ou pas, ils sont de mon sang.
Et qu'ils le veuillent ou non, nous nous aimerons à jamais.
Nous nous aiderons à jamais.
Nous nous détesterons aussi à jamais.
J'ai eu la chance de grandir avec plein de frères et soeurs.
Et j'ai de la peine pour ceux qui n'en ont pas.
On a tout, et des fois trop partagé.
La même chambre, les mêmes peurs, les mêmes joies, les mêmes repas,
Les mêmes journées de cours, les mêmes collèges, les mêmes fringues,
Les mêmes filles, les mêmes garçons, les mêmes copains,
Les mêmes amours, les mêmes bêtises et même, les mêmes parents.
Et pour ça, on ne s'oubliera jamais.

Quatre

Ça c'est le vrai nombre de mes parents.
Récemment, je me suis rappelé que la
Vie n'était qu'une histoire de rencontres.
Et que certaines te construisent plus que d'autres.
Mes parents m'ont construit plus que tout,
Et je ne les remercierai jamais assez pour ça.
Pour leur amour, leurs idées,
Leur vision du monde et aussi pour leurs erreurs.
Mes autres parents, eux, m'ont accompagné dans ma vie d'adulte.
Ils m'ont fait découvrir le monde,
M'ont ouvert les yeux, et ont complété mon carnet de souvenirs.
Ils ne m'appellent pas fils.
Et je ne les appellerai ni Papa, ni Maman.
Mais ils savent et je sais aussi.

Cinq

C'est la durée en moyenne d'un rapport sexuel.
Si l'on fait un raccourci et que les paramètres sont au vert,
On peut dire,
Que c'est le temps moyen qu'il faut pour faire un enfant.
En parlant d'enfant, je ne suis pas prêt à en avoir.
Mais je crois qu'on est jamais vraiment prêts.
Avoir un enfant est un peu égoïste je crois.
Car il contribue largement au
Bonheur des parents dans un premier temps.
Heureusement qu'ils sont rattrapés à l'adolescence.
Si on se pose 5 minutes pour réfléchir dans le monde dans lequel
On vit, élever des enfants aujourd'hui ne relève pas de l'évidence.
Mais en même temps,
C'était déjà le cas il y a 10 ans, 30 ans, ou même le siècle dernier.

Six

Quand on y réfléchit, 6,
C'est le seul chiffre qui ne s'écrit qu'avec trois lettres.
6 c'est aussi à peu près le nombre de mes amis.
Et quand je dis amis, j'entends par là, amis.
C'est à dire ceux qui viendront te chercher où que tu
Sois à 4 heures de mat perdus à l'autre bout de Toulouse.
J'aurais aimé écrire à l'autre du bout du monde,
Mais soyons réalistes.
Certains se sont manifestés tard, d'autres ont toujours été là.
Certains seront peut-être le parrain de mes enfants.
Dans tous les cas ils sont souvent là, par écrit ou physiquement.
J'apprécie leur franchise quand à ma musique.
Et je suis d'autant plus heureux quand ça leur plait.
Je sais d'ailleurs que je peux compter
Sur eux en concert quand la salle est vide.

Sept

C'est mon chiffre porte bonheur.
C'est aussi le nombre de fois que je fais tourner ma
Langue dans ma bouche avant de dire une connerie sexiste.
Parce que ouais j'en ai dit des bêtises.
Aujourd'hui je me sens profondément féministe.
Pas parce que c'est à la mode,
Mais parce que certains de mes amis m'ont ouvert les yeux dessus.
Féministe, c'est aussi défendre le combat des femmes.
Mais je pense que c'est avant tout vouloir
L'égalité des sexes, et ce dans les deux sens.
Je n'accepte pas que les femmes soient
Moins payées que les hommes, ou le contraire.
Je n'accepte pas que leur parole soit déconsidérée.
Je n'accepte plus les stéréotypes, les aprioris, les objets genrés,
Les campagnes du pub ciblées avant l'été,
Les "ça c'est pour les filles",
Ou "fais pas ça t'es un garçon",
Qui détruisent plus qu'il ne construisent.
Je suis avec elles, je suis avec eux, je suis pour les deux.

Huit

C'est l'octogone, c'est Kaaris et Booba.
Mais pour rester plus sérieux,
C'est le temps en minute à partir duquel
Ma soeur commence à souffrir en marchant.
Avec le sourire bien évidemment,
Mais les handicaps lourds sont parfois invisibles.
Qu'ils aient pris possession de notre esprit ou de
Notre corps, certaines invalidités, sont difficiles à gérer.
Non pas parce qu'elles font souffrir au
Quotidien, mais parce qu'elles ne sont pas visibles.
Certains pays utilisent la dénomination
"Personnes déterminées", pour parler des handicapés.
Je trouve ça bien.
Il faut effectivement l'être quand marcher devient un combat.

Neuf

Ça fait neuf ans déjà.
Tu sais tout ce que j'ai pour toi.
Tu sais aussi tout ce que je n'ai pas.
Je ne suis pas facile, et on a toujours eu du mal à se comprendre.
Mais on s'est rencontrés jeunes
Et nos sentiments nous ont construits.
L'on a joué l'un avec l'autre,
Des fois de manière saine, d'autres fois un peu moins.
On s'est découverts, à travers un regard, ou dans le noir.
On s'est aimés, détestés, repoussés, adorés,
Mais quand vient ce moment,
Ou le moment, devrais-je dire, j'oublie tout.
Il n'y a que toi.
Et je n'ai pas dit que c'était facile.
Et ce ne sera peut-être pas facile.
Mais je crois que l'on doit continuer ce chemin ensemble.
J'ai réussi à faire tout un monologue sans dire ces deux mots,
Je t'aime
Qui ne veulent à mon sens plus rien dire
Tant tout ce que l'on a vécu, traversé, et surmonté
Les rend futiles.



Credits
Writer(s): Tristan Vidé
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