La folie, rasoir à la main, nous coursant à travers les rues

Mystique à vendre, droits dus achetés, piles offertes
Paradis vendu séparément, mes frères, pils au frais
Les prophètes s'adaptent au temps, psaumes sur fond de Stratocaster
S'il y a du côte de Beaune, tenancier devient mon pasteur
Je laisse mes confessions en plan
Tel un luthier au violon, vis dans un paradoxe ambiant
Évite les bars à tox' en trans', j'ai mon Libé' dans les chiottes
Un seul sens commun, le jour de l'ouverture des soldes

Plus j'apprends, plus je vis et plus je sens qu'ça passe
Autothérapie en autant d'opus que Frank Zappa
J'ai déjà trouvé ma came dès lors
J'laisse des traces sur du vinyle pendant qu'ils sniffent les leurs
D'aucun clivage comme le cancer
Rien à foutre de tes disques d'or
Ma musique n'est qu'un dispensaire
Café dans les pulsations, tassé dans les frustrations
Parraine un ami, la précarité est offerte

Étoffé et, à tout prendre, ne rien garder serait peut-être
Le raffinement suprême, le SMIC en dernière mutation
Rien à branler de Marvel, mes seuls héros bossent à l'usine
Leurs pouvoirs, c'est de nourrir leurs gosses et d'payer le loyer

Il est trop tard pour ton père
Mais, fiston, tire-toi d'ici
Qui perd gagne mais qui ne joue pas perd
C'est notre éternité qu'nous tabassons
On attend tous la mort ici, frère, chacun à sa façon
La vie n'existe pas qu'en taille unique
Un bétail télévisé est un bétail uni
Élevage en batterie, voici le single à aimer
On en changera dans quelques jours tel un tatouage au henné

Hun, pendant qu'le monde est dans l'impasse
Les rappeurs s'auto-valident
Comme le MEDEF et la culture de masse
Et ils la kiffent, leur routine
Sont restés bloqués dans les années 80 comme la guillotine
Ma carte de séjour conforme est périmée
Vends mes bibles de Tijuana sous un manteau élimé
Quelle idée, activité moins prospère que mes rimes mais
J'fabrique des maquettes de villes rasées sur fond de merengue

Ils ratent l'évolution en monnaie d'singe
Le Diable est bien rasé et porte un honnête linge
Quitte à mieux naître, je meurs autant qu'il faut
J'ai mon soleil intégré, j'me branle du temps qu'il fait



Credits
Writer(s): Adam Preau, Ludovic Villard
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