Ville nouvelle
Près d'une ville nouvelle
Dernière gare de la ligne
Si loin, si loin
De Paris
Dans une maison légère
Au bord d'une voie rapide
Dans un lotissement
Dans une vie légère
Légèrement vide
En voie d'achèvement
Ta porte en claquant
Fait un bruit de bricolage
C'est un endroit silencieux
Aux couleurs de village
Avec ces rues aux noms délicieux
Sous un ciel très blanc
Par dessus ces pylônes
En bordure d'un champ
Tu manges toute seule le soir au restaurant
Et tu n'as même pas trente-cinq ans
Tu n'as pas de proches ici tu n'as pas d'amis
Tu n'as pas de famille
Tu n'as plus que des collègues
Tu t'accroches aux personnages de série
Tu connais leurs prénoms, leurs visages
Et tu leurs donnes tous tes week-ends
Et ton existence doucement se dissout
Dans ces espaces trop vastes
Et trop mal pensé
Tu te sens flotter
Hagarde le dimanche
Dans la foule
Le samedi soir au super-marché
Et plus la foule est nombreuse
Et plus tu te sens seule
Désertée
Et tu restes là
Sans plus de gestes
Sans paroles
Prête à tout sans rien faire
À vivre comme vaguement
À vivre comme tout à chacun
À vivre comme tout naturellement
Sans l'idée que revienne un jour
L'envie d'avoir un destin
Une vie plutôt que des vacances
Dans ces déjà très vieilles villes nouvelles
Peuplées de vies en ruines
Et d'espoirs se ruinant
Tu écoutes quelqu'un
De l'autre côté du mur
Se tourner en dormant
Plus rien que des regards vides
Devant des caddies pleins
Vers ces voitures neuves
Au fond des parkings
Dans ce monde d'embouteillages
En journée désert
Ces contre-allées, lieux-de-vie, ronds-points
Ces aires de repos
Où tu te vois de plus en plus souvent
Dans un vertige de nausée
Dormir tombée d'un sommeil létal
Transparent
Et tu ne rêves plus jamais
Que de ce que tu pourrais
Peut-être un jour t'acheter
Tu ne crois plus à rien vraiment
Rien ne vaut le bonheur
Après t'être fait bousculer
De trouver ta place
Dans le métro bondé
T'asseoir, fermer les yeux
Et reposer tes pieds
Dernière gare de la ligne
Si loin, si loin
De Paris
Dans une maison légère
Au bord d'une voie rapide
Dans un lotissement
Dans une vie légère
Légèrement vide
En voie d'achèvement
Ta porte en claquant
Fait un bruit de bricolage
C'est un endroit silencieux
Aux couleurs de village
Avec ces rues aux noms délicieux
Sous un ciel très blanc
Par dessus ces pylônes
En bordure d'un champ
Tu manges toute seule le soir au restaurant
Et tu n'as même pas trente-cinq ans
Tu n'as pas de proches ici tu n'as pas d'amis
Tu n'as pas de famille
Tu n'as plus que des collègues
Tu t'accroches aux personnages de série
Tu connais leurs prénoms, leurs visages
Et tu leurs donnes tous tes week-ends
Et ton existence doucement se dissout
Dans ces espaces trop vastes
Et trop mal pensé
Tu te sens flotter
Hagarde le dimanche
Dans la foule
Le samedi soir au super-marché
Et plus la foule est nombreuse
Et plus tu te sens seule
Désertée
Et tu restes là
Sans plus de gestes
Sans paroles
Prête à tout sans rien faire
À vivre comme vaguement
À vivre comme tout à chacun
À vivre comme tout naturellement
Sans l'idée que revienne un jour
L'envie d'avoir un destin
Une vie plutôt que des vacances
Dans ces déjà très vieilles villes nouvelles
Peuplées de vies en ruines
Et d'espoirs se ruinant
Tu écoutes quelqu'un
De l'autre côté du mur
Se tourner en dormant
Plus rien que des regards vides
Devant des caddies pleins
Vers ces voitures neuves
Au fond des parkings
Dans ce monde d'embouteillages
En journée désert
Ces contre-allées, lieux-de-vie, ronds-points
Ces aires de repos
Où tu te vois de plus en plus souvent
Dans un vertige de nausée
Dormir tombée d'un sommeil létal
Transparent
Et tu ne rêves plus jamais
Que de ce que tu pourrais
Peut-être un jour t'acheter
Tu ne crois plus à rien vraiment
Rien ne vaut le bonheur
Après t'être fait bousculer
De trouver ta place
Dans le métro bondé
T'asseoir, fermer les yeux
Et reposer tes pieds
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