Dans la ville mauve

Pour marcher dans New York, il faut avoir de l'esprit
Et le mot ici épèle toute son exigence
Esprit de logique ou méthode d'esprit
Il faut tout connaître de l'équation rue-avenue et de l'angle construit

Car New York c'est
Une progression géométrique multilatérale
Une galaxie tout entière conçue dans ses faisceaux
Tendue à se rompre
D'une rive à l'autre, d'une mer
À tout un continent serré dans un espace si absent de la terre

Oooh
The lights are on my mind tonight
Oooh
The lights are on my mind tonight

Et cette nuance de l'esprit
Qui sait encore
Dans l'écart linéaire
Pressentir la déformation
Le glissement perceptible à la seule tonalité de l'aire
De l'aire, de l'herbe qui n'est plus

C'est alors que l'on devient artiste en cet art précis qu'est marcher dans New York
Esquive
Pas de deux, glissade
Pour ne jamais être droit dans l'abysse
Et renoncer à l'horizon
Et dénoncer les dimensions
Et démettre tout l'acquis de l'identité

Oooh
The lights are on my mind tonight
Oooh
The lights are on my mind tonight
The lights are bright, your light resides in me

À la verticale d'une ligne descendue jusqu'aux raies de bitume
Sur la rue envoutée
À l'ombre isolée
Animée de prières
Une femme

Et sur le talus de l'autoroute, les jambes repliées à l'épaule d'un homme
Dérivent autour du flot indifférencié
Peut être là-bas précipité
Si au bout de la terre, si le continent allait rompre ses amarres d'excès
D'excès, d'excès, d'excès ou de désespoir

Aux grillages d'un square
Une autre silhouette suspendue
Mime figée dans la danse
Mesure à ce compas la passation du temps

Le vent monte dans la ville mauve
Le vent monte dans la ville mauve
Le vent monte dans la ville mauve
Le vent monte dans la ville mauve, il monte
Le vent monte dans la ville mauve
Le vent monte dans la ville mauve
Le vent monte dans la ville mauve



Credits
Writer(s): Daniel Lunn, Anne De Blignières
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