Vénus Callipyge (Live au théâtre de l'Européen / 2005)

Que jamais l'art abstrait qui sévit maintenant
N'enlève à vos attraits ce volume étonnant
Au temps où les faux-culs sont la majorité
Gloire à celui qui dit toute la vérité

Votre dos perd son nom avec si bonne grâce
Qu'on ne peut s'empêcher de lui donner raison
Que ne suis-je, madame, un poète de race
Pour dire à sa louange un immortel blason
Pour dire à sa louange un immortel blason

En le voyant passer, j'en eus la chair de poule
Enfin je vins au monde et depuis je lui voue
Un culte véritable et quand je perds aux boules
En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous
En embrassant Fanny, je ne pense qu'à vous

Pour obtenir, madame, un galbe de cet ordre
Vous devez torturer les gens de votre entour
Donner aux couturiers bien du fil à retordre
Et vous devez crever votre dame d'atour
Et vous devez crever votre dame d'atour

C'est le duc de Bordeaux qui s'en va tête basse
Car il ressemble au mien comme deux gouttes d'eau
S'il ressemblait au vôtre, on dirait quand il passe
"C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux
C'est un joli garçon que le duc de Bordeaux"

Ne faites aucun cas des jaloux qui professent
Que vous avez placé votre orgueil un peu bas
Que vous présumez trop, en somme, de vos fesses
Et surtout par faveur ne vous asseyez pas
Et surtout par faveur ne vous asseyez pas

Laissez-les raconter qu'en sortant de calèche
La brise a fait voler votre robe et qu'on vit
Écrite dans un coeur transpercé d'une flèche
Cette expression triviale "À Julot pour la vie"
Cette expression triviale "À Julot pour la vie"

Laissez-les raconter qu'à la cour d'Angleterre
Faisant la révérence aux souverains anglois
Vous êtes, patatras, tombée assise à terre
La loi d'la pesanteur est dure mais c'est la loi
La loi d'la pesanteur est dure mais c'est la loi

Nul ne peut aujourd'hui trépasser sans voir Naples
À l'assaut des chefs-d'oeuvre ils veulent tous courir
Mes ambitions à moi sont bien plus raisonnables
Voir votre académie, madame, et puis mourir
Voir votre académie, madame, et puis mourir

Que jamais l'art abstrait qui sévit maintenant
N'enlève à vos attraits ce volume étonnant
Au temps où les faux-culs sont la majorité
Gloire à celui qui dit toute la vérité



Credits
Writer(s): Georges Charles Brassens
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