Carbon City

Je me lève le matin,
Café crème et petits pains,
Je pars travailler,
Direction métro Villiers.

Autour de moi ça se bouscule,
Je prends ma place dans le tumulte,
Je rentre dans l'wagon,
Fond sonore accordéon.

Alors, je ferme les yeux,
Je branche mes écouteurs,
Au fait il est quelle heure?

Alors, je ferme les yeux,
Je pense à ma journée,
Qu'aurais-je au déjeuner?

Je me lève le matin,
Je suis en retard et l'air de rien,
Je double je slalome,
Pourvu qu'les rames fonctionnent.

Autour de moi maints obstacles,
Rythmes réguliers rythmes bancals,
J'ajuste ma vitesse,
Pitié qu'elle se presse!

Alors, je plisse des yeux,
Et je m'arme de patience,
Train retardé c'est pas de chance!

Alors, je plisse des yeux,
Le bruit des portiques m'agresse,
Pourvu qu'ce trajet cesse.

Cité de carbone,
Peuplée de silhouettes anonymes.
Des silhouettes qui se meuvent, mais par quelle main?
Une mécanique bien rodée,
Un mouvement brownien?

Mais quel est mon rôle,
Dans cette danse?
Suis-je aussi libre,
Que je le pense?

Je me lève le matin,
C'est comme si je ne voyais rien,
Des couleurs du monde,
Des couleurs du monde.

Autour de moi de la grisaille,
Des hauts murs et des trottoirs,
Une gravure monochrome,
Une gravure monochrome.

Alors, je lève les yeux,
Et je regarde le ciel,
Un peu de lumière.

Alors, je lève les yeux,
Je regarde les nuages.
Ce vaporeux espace!

Cité de carbone,
Peuplée de silhouettes anonymes.
Des silhouettes qui se meuvent, mais par quelle main?
Une mécanique bien rodée,
Un mouvement brownien?

Mais quel est mon rôle,
Dans cette danse?
Suis-je aussi libre,
Que je le pense?