Comme un mantra

Je t'écris peut-être un peu tard, il m'a fallu du temps pour ça
Pour repousser les idées noires qui m'avaient serré dans leur bras
Je n'avais pas bien saisi l'ampleur de ton départ comme ça d'un coup
Je m'étais dit que t'allais revenir soit pour les mômes, soit pour les sous
Je savais que tu reviendrais pas pour moi, de toute façon ça fait longtemps
Qu'on a vu le fossé se creuser entre la mousse et le ciment

Elle est belle, elle est longue
La route et ses pavés
Elle est belle, elle est longue
Et ne s'arrête jamais
Même si parfois, il y a des loups
Tapis dans le noir
Qui caressent l'espoir
De voir la vie en rose

Moi, je m'étais dit "ça va passer comme un orage avant l'été"
Dès qu'on partira tous les deux, sans les enfants, ça ira mieux
Et puis finalement ce temps-là, on l'a passé à reculer
À se répéter comme un mantra, comme un mantra, c'est compliqué
Et lui, il est passé comme ça, il t'a pris là comme tu venais
Il a mis des fleurs sous tes pieds, en te disant ça va passer

Il avait tout ce que je ne suis pas, il avait tout ce que tu attendais
Il avait tout ce que je n'aurais jamais
Il y avait du soleil sur la dune, il y avait ses grands yeux qui brillaient
À deux pas, au bord de l'écume, il y avait mon nom qui s'effaçait
Alors, on va faire comme les autres, on va au moins essayer
De se répéter comme un mantra, comme un mantra, c'est terminé

Elle est belle, elle est longue
La route et ses pavés
Elle est belle, elle est longue
Et ne s'arrête jamais
Elle est belle, elle est longue
La route et ses pavés
Elle est belle, elle est longue
Et ne s'arrête jamais