A corps perdus

Allez, viens, qu'on s'enlace
Et que jamais on ne s'en lasse
Allez, danse avec moi
Qu'on oublie leurs lois

Qu'est-ce que t'en dis?
On boit, on fume
Un feu de joie, on s'allume
Juste pour un soir, on sourit

On fait un doigt au néant
Puis, on l'insulte impunément
On se raconte tout et rien
On se panse sans penser à la fin

Aux paradis artificiels
On touche le ciel, on va en haut
Foutre le bordel à leur palais
Faire bouger les lignes, tu sais

Je ne vois que du noir
Et pourtant, j'avais l'espoir
Tous les rêves que me chantaient la nuit
Pauvre moi, se sont enfuis
Toutes ces promesses aux airs de prophétie
Pauvre moi, se sont enfuies

Consommer de l'aventure
Autant qu'ils consument la nature
De nos âmes faire des coutures
Sentir entre nos bouches l'air pur

Faire de nos voix des harmonies
De cet instant, l'apologie
D'un monde de quelques minutes
D'un monde se relevant de la chute

S'abandonner à des baisers
Qui se transforment en brasiers
Quand les sentiments atteignent
Nos cœurs qui saignent

Le partage soignant tous les maux
L'ensemble n'est que la seule force
Face à l'absolu qui s'amorce

Je ne vois que du noir
Et pourtant, j'avais l'espoir
Tous les rêves que me chantaient la nuit
Pauvre moi, se sont enfuis
Toutes ces promesses aux airs de prophéties
Pauvre moi, se sont enfuies

Mains liées et poings levés
Le sauvetage de nos sociétés
Cœurs cousus
Et à corps perdus

Et collés dans l'imaginaire
A faire des chaleurs sur Terre
Amenons-nous les uns, les autres
A devenir de la passion les apôtres

Puisque la bonté ne doit plus être
Que l'empathie est morte
Que l'Humain ferme sa porte
Qu'il n'y a plus qu'à paraître

Je crois qu'il n'y a
Qu'en se séparant de la foule
Que l'on pourrait faire en sorte
Que nos oiseaux roucoulent