Louise and Thelma (Version française)

On me voit
On me voit

On me voit dans des compartiments, des trains à l'infini
La tête penchée et rattrapant la nuit
Les choses apparaissent, disparaissent et n'reviendront pas
Un pavillon, une rue, une piscine en plastique bleu comme ça
Et en arrivant sur le quai c'est Juillet, c'est Marseille
Le soleil est blanc et la peau colle sous les vêtements

On me voit dans des appartements, dans des soirées fenêtres ouvertes au vent
Couloir d'entrée et contre le mur se plaquer, atteindre la pièce à côté
Parler à une fille, parler trop fort, elle répondra une phrase que j'n'entendrai pas
Elle redira la phrase en se penchant vers moi
En penchant tout son corps et ce serait tellement simple
De se parler en fin d'après-midi derrière le port
Derrière le port

On me voit sur une aire d'autoroute, devant la machine à café
Le distributeur automatique, et j'ai roulé tellement, alors les bras en l'air, les étirements
Pour ressembler à une idée que j'm'étais faite il y a longtemps
Sur la route l'asphalte est bouillant, alors l'image tremble devant et ça ressemble à tous ces plans
À tous ces films que j'voyais à 17 ans, il y a encore un trajet à faire
Il y aura la nuit en arrivant là-bas, et j'espère encore que ça ressemblera
À Jim Jarmush, ou bien à Louise et Thelma
Ou bien à Louise et Thelma
On me voit
On me voit

On me voit avançant sur les rochers, faisant comme si c'était encore l'été
Tous les gens sont partis, les bronzages disparaissent à Paris
On me voit rester par ici, ici on me connaît, on sait qu'j'ai un bateau par là
Un bateau par là
Sur des rochers on me voit, on m'a vu les cheveux trempés dans cette rue
À l'époque j'attendais en bas, où j'espérais cette histoire-là
J'attendais des heures chaque fois
Et parfois sans savoir pourquoi, elle venait, elle m'embrassait
On s'en allait dans la nuit, et parfois elle changeait d'avis
Alors parfois on m'a vu, les cheveux trempés dans sa rue

On n'me voit pas, dans cette chambre derrière les volets, la journée qui avance
Et j'écris la danse depuis toujours, comme ces dimanches adolescents
Quand tout l'monde allait faire un tour, vers la forêt, vers les étangs
Et je restais toujours dedans, moi je restais
Mes synthétiseurs japonais, et aujourd'hui, 20 ans après, je reste encore
Quand tout l'monde est parti dehors, et c'est juste à cet instant-là

Dum, dum, dum, dum, da-da-da
Dum, dum, dum, da-da-da
Dum, dum, dum, da-da-da
Dum, dum, qu'on n'me voit pas
Da-da-da



Credits
Writer(s): Simon Henner
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