Le pays du poète

Toi ma belle de Jean Ferrat t'en as vécu des époques
T'as construit des Mirages au lieu de faire des écoles
Je préfère que tu sois belle quand tout l'monde dit que t'es bonne
Laisse moi faire un bout d'chemin assis sur tes épaules
Le temps me tire par la manche et j'ai plus l'âge des Happy Meal
Finalement, j'vais pas t'mentir, en 4-5 ans t'en as pris mille
Et si j'te redécouvre grâce à mon père et ses vinyles
Sache que c'est les connards qui en parlent
qui alimentent les guerres civiles
Donc j'te peins les nuits, les clopes sur les toitures
Les campagnards qui suivent du regard toutes les voitures
Les grandes villes, les villages, l'ère moderne
Les trous du cul du monde qu'ont jamais vu un thermomètre
Je te peins les soirs, les verres de rouge taquins
Les cendars pleins, les bordelais du Banc d'Arguin
Les cœurs à prendre, les babos de Talence
Les marais de Charente, la richesse de ta langue
Les belles tirades, les bastons qui éclatent
Les soirées étranges et les bouteilles de Chouffe
Les écrivains qui grattent, les paroliers qui rappent
La couleur des anges et les couplets de Youss
Les peintres les toiles, les artistes prophètes
La deuxième étoile, la troisième dosette
Oui j'te peins à toi, quand c'est qu'tu reverdis?
Toi qui permets tout même c'qui est interdit

Alors aime toi ma France
Sèche ton cœur de comète
Ces mots viennent de mon enfance
Pour toi mon pays du poète
Alors aime toi ma France
Essaie au moins tu verras
Ces mots viennent de mon enfance
Pour toi mon pays de Ferrat

C'est tellement plus simple d'être nihiliste
en fin de compte vos débats me désolent
J'emmerde les nombrilistes qui croient encore
qu'l'amour de soi veut dire la haine des autres
Fuck l'odeur de l'essence comme d'hab
éteindre l'incendie ça prête toujours à rire
Comme d'hab ceux qui ne veulent rien entendre
écouteront ceux qui n'ont jamais rien eu à dire
J'te peins les murailles, le passé colossal
Les immuables cœurs de pierre philosophale
Qui grimpent entre les murs, ma rose des sables
Tu t'crois inconnu, t'es juste méconnaissable
J'peins les vieux loups d'mers, J'te peins les jeunes pirates
Les clopeurs qui devaient arrêter sous Chirac
Les danses de gens bourrés pour éblouir les filles
Couper par les champs pour éviter les flics
Laisse moi te peindre tous ces enfants adultes
Laisse moi te peindre ces p'tits vieux souffreteux
Les pensants, les ardeurs et les débats de cul
Les backeurs, les gratteurs, braveurs de couvre-feu
Laisse moi t'parler de liberté de parole
Des pêcheurs du rivage et du château d'Pagnol
La forêt d'nos grands-mères, la vie d'nos grands-pères
Le nom de mon village, les souvenirs qu'on enterre
Les révoltes, les débats, les écoles, les vrais bars
Les païens, les matins, les chagrins des départs
Les bonheurs, les dîners, les bosseurs exilés
Les couleurs, les colères, la douleur des gilets
Les bobos, les smicards, les potos, les flicards
Les faux cons, les hauts fonds, les flocons du blizzard
Les misères, les gaietés, les hivers enneigés
Les printemps, les instants, les 20 ans en été

Alors aime toi ma France
Sèche ton cœur de comète
Ces mots viennent de mon enfance
Pour toi mon pays du poète
Alors aime toi ma France
Essaie au moins tu verras
Ces mots viennent de mon enfance
Pour toi mon pays de Ferrat

J'te prends avec tes hauts, tes bas, tes mots, tes gloires
Tes larmes, tes voix, tes charmes, tes choix, tes braves, tes joies
Tes hontes, tes jouets, tes contes, tes ombres, tes souhaits, tes cons
Tes plaies, tes fées, tes vrais, tes trêves, tes rêves, tes monts
Tes plaines, tes bois, tes lacs, tes nuits, tes grèves, tes hymnes
Tes caisses, tes fois, tes lattes, tes pluies, tes grêles, tes rimes
Tes poussières de comète, tes pluies sur les pommettes
J'te parle de toi ma douce, mon pays du poète.



Credits
Writer(s): Antoine Lacombe
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