MORT

Je prenais pour acquis tout jusqu'à ce que mon organisme me montre qu'il ne pouvait plus se défendre
Priais le paradis quand les médecins m'ont dit la Clarys il n'y a plus le temps d'attendre
Je finissais les études, pensait diplôme posthume. C'est à ne plus rien y comprendre
J'ai même fait croire à mes parents que l'aller-retour en Guadeloupe c'était pour me détendre

Malade j'avais ce côté protecteur
La mort est salvatrice dans la douleur
Faucheuse appuie sur l'accélérateur
J'ai cru que j'y passerai mais je ne suis jamais à l'heure

C'est moins douloureux quand ça arrive à soi plutôt qu'à celles et ceux auxquels on s'accroche
J'ai jamais aimé qu'on touche à mes proches
Je manque plus un appel, je prie quand je raccroche

Le poult ne permet plus de savoir qui est mort ou vivant depuis ce carnage
Je ne saurais dire si c'est le virus ou les mesures qui ont fait le plus de ravages
Ma grand-mère m'engueule car elle ne supporte plus de ne voir que la moitié de mon visage
Depuis certains se contentent d'exister et visitent la vie en audio guidage

La mort c'est
De ne plus aimer
Plus s'aimer, plus être aimé

De ne plus rêver
Plus espérer et de ne plus créer

De ne plus penser
Etre forcé, se voir dicté

De ne plus



Credits
Writer(s): Clarys Citounadin
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