Tristesse d'Olympio, Op. Posth.

Les champs n'étaient point noirs, les cieux n'étaient pas mornes
Non, le jour rayonnait dans un azur sans bornes
Sur la terre étendu
L'air était plein d'encens et les prés de verdures
Quand il revit ces lieux où par tant de blessures
Son cœur s'est répandu
Hélas se rappelant ses douces aventures
Regardant, sans entrer, par-dessus les clôtures
Ainsi qu'un paria
Il erra tout le jour l'heure où la nuit tombe
Il se sentit le cœur triste comme une tombe
Alors il s'écria
Ô douleur j'ai voulu, moi dont l'âme est troublée
Savoir si l'urne encor conservait la liqueur
Et voir ce qu'avait fait cette heureuse vallée
De tout ce que j'avais laissé là de mon cœur
Que peu de temps suffit pour changer toutes choses
Nature au front serein, comme vous oubliez
Et comme vous brisez dans vos métamorphoses
Les fils mystérieux où nos cœurs sont liés
Eh bien oubliez-nous, maison, jardin, ombrages
Herbe, use notre seuil ronces, cachez nos pas
Chantez, oiseaux ruisseaux, coulez croissez feuillages
Ceux que vous oubliez ne vous oublieront pas
Car vous êtes pour nous l'ombre de l'amour même
Vous êtes l'oasis qu'on rencontre en chemin
Vous êtes, ô vallon, la retraite suprême
Où nous avons pleuré nous tenant par la main



Credits
Writer(s): Gabriel Faure
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