Les marionnettes

Laissez passer les marionnettes
Laissez passer, laissez passer
Regardez-les avec leurs drôles de têtes
Jouer au jeu des gens sérieux

Poussez-vous, devant
Qu'on puis les voir allègrement froncer les sourcils
Et faire mine de se concentrer
Qu'on puisse enfin s'amuser
À deviner ce qu'ils cachent
Derrière leurs bandes de poils tout rêches
Mais dis-moi comme ça à l'air bien compliqué

Laissez passer les marionnettes
Laissez passer, laissez passer
Regardez-les avec leurs drôles de têtes
Jouer au jeu des gens sérieux

Taisez-vous derrière
On entend à peine le discours creux du monsieur bien habillé
Ces phrases il les a préparé, il en a rempli tout un carnet
Il a même prévu un tas de gestes
Pour être sûr qu'on s'intéresse
Je crois même avoir vu quelqu'un de convaincu

Laissez passer les marionnettes
Laissez passer, laissez passer
Regardez-les avec leurs drôles de têtes
Jouer au jeu des gens sérieux

Applaudissez maintenant
Il ne faudrait tout de même pas lui causer de la peine
Un peu de respect pour vos aïeux
Allons bon, remercions-le
D'avoir pris de son temps, d'avoir pris le métro
Et d'avoir pris la peine d'aligner quelques mots

Faisons simplement mine de n'avoir entendu
L'écho assourdissant de ces coquilles vides
Et lorsqu'il passera parmi les rangées
Collecter des sourires, serrer quelques poignées
Ne dites surtout rien qui pourrait le froisser
Qui pourrait fissurer sa porcelaine princière
Gardez en tête que derrière leurs airs virils
Les marionnettes restent des jouets bien fragiles