L'Etrangère - Olympia 1974

Louis Aragon, Léo Ferré "l'Étrangère"

Il existe près des écluses, un bas quartier de bohémiens
Dont la belle jeunesse s'use à démêler le tien du mien
En bande, on s'y rend en voiture ordinairement au mois d'août
Ils disent la bonne aventure pour des piments et du vin doux

On passe la nuit claire à boire, on danse en frappant dans ses mains
On n'a pas le temps de le croire, il fait grand jour et c'est demain
On revient d'une seule traite, gai, sans un sou, vaguement gris
Avec des fleurs plein les charrettes, son destin dans la paume écrit
J'ai pris la main d'une éphémère qui m'a suivi dans ma maison
Elle avait les yeux d'outremer, elle en montrait la déraison

Elle avait la marche légère et de longues jambes de faon
J'aimais déjà les étrangères quand j'étais un petit enfant
Celle-ci parla vite, vite de l'odeur des magnolias
Sa robe tomba tout de suite quand ma hâte la délia
En ce temps-là, j'étais crédule, un mot m'était promission
Et je prenais les campanules pour les fleurs de la passion

Quand c'est fini, tout recommence, toute musique me séduit
Et la plus banale romance m'est l'éternelle poésie
Mais nous allions jouer de notre âme, un long jour, une courte nuit
Puis au matin "bonsoir madame" l'amour s'achève avec la pluie



Credits
Writer(s): Leo Ferre, Louis Aragon
Lyrics powered by www.musixmatch.com

Link