Cauchemar

J'ai la plume trempée dans le magma sombre
Le regard fixé sur la marche des ombres
Les griffes plantées quand le volcan gronde
Quand le volcan gronde...

J'ai rêvé de toi dans le magma sombre
J'ai rêvé de moi seul dans la pénombre
Aperçu les morts quand les missiles grondent
Ignoré le porc pour le laisser dans l'ombre

Ne me demande pas pourquoi je fais ça
Pourquoi le fric nous dévore l'estomac
Pourquoi les flics d'aujourd'hui sont des chiens de combat
Et pourquoi la Liberté je n'y crois pas

(Non) Travail ou chômage
Reste en cage
Ne bouge pas, ne mort pas, je resterai calme
Ne cours pas, ne dors pas, range tes armes
J'ai un billet pour toi tu n'en reviendras pas

Ne prends rien avec toi, je m'en charge pour toi
Ne vends rien avant ça, je ne viens pas avec toi
Tu es seul et à moi, n'oublie jamais cela
Si tu lèves le regard, tu le regretteras

Et j'ai compris Maman pourquoi on se bat
Du pouvoir et des Grands j'ai surpris les ébats
Des matraques et des gants j'ai refusé d'y croire
Et j'ai cru percevoir une lueur dans le noir

J'ai fait un cauchemar cette nuit

Et j'ai peur dans la pénombre, le volcan gronde
Ma plume s'envole et le magma tombe
Le ciel se voile, la nuit éclaire les tombes
Car les hommes se noient et les vautours abondent

Et les vautours abondent quand le volcan gronde
Et les hommes se noient en échappant aux bombes
Ironie du sournois et de la Bête Immonde
Ces malheurs nous émeuvent pendant quelques secondes

J'ai prié le Néant de mettre fin au combat
De brûler notre argent, nous sortir du coma
Que la police se range du côté des sans voix
Que la justice nous rende Traoré Adama

Mais la justice nous ment et les hommes se trompent
Précipitent sur le banc ou te cirent les pompes
La mesure est changeante selon le poids du plomb
Et les femmes sont la proie des hommes sans nom

J'ai regardé le ciel pour trouver mon étoile
J'ai regardé le ciel pour quitter la spirale
Délires artificiels, concurrence déloyale
Ce n'est pas être athée que de louer le Diable

Et je ne crois pas que prier soit bonne solution
Dieu en a marre de nos aberrations
Nous voir jeter la pierre et demander pardon
C'est le cri du violeur accusant Cupidon

Et moi je trace dans la pénombre, le volcan gronde
L'espace se retire et le magma monte
Les flammes se propagent et les éclaires tombent
Les flammes se propagent et les éclaires tombent

L'orage qui fait rage est un mastodonte
Je voudrais m'éveiller mais mon corps est de plomb
Ce rêve est un cauchemar dont je cherche la fin
Comment détruire le mal à la racine du bien

Et j'ai peur que la guerre ne mette fin au combat
Qu'elle enterre au contraire nos villes sous les gravats
Que les flammes de l'Enfer se propage ici bas
Et que battre le fer réponde de leurs lois