Souris

Ce soir, c'est le grand soir
Dans le chapiteau du bizarre
Que le concours des mini-monstres commence
Faites un triomphe à leur démence

Que le rideau se lève
Sur cette scène de la relève
Des nouveautés génétiques
Convoitées par le public

Que la lumière éclate
Et coule sur ces chairs moites
Suintant l'ombre funeste
Sans reste du céleste

Les mâles et les femelles
Impubères ondulent
Exhibent en ribambelle
Leurs plus belles molécules

Leurs formes se contorsionnent
Dans un ballet tournoyant
Le chapiteau frissonne
Claque des mains terriblement

Les créateurs s'agitent au premier rang
Leurs cravaches voltigent pour assurer le rendement
Des greffons d'avortons mis en scène ce soir
La monstrification de leur rêve de gloire
La fierté fait étinceler leurs yeux noirs
Et la fièvre explose en orage exutoire
Touchées par la foudre, les chaises s'envolent
En joyeux carrousel surplombant les idoles

Sur la scène, ils se démènent
S'ils pouvaient parler, ils ne sauraient pas quoi dire
Sur le trapèze, ils semblent à l'aise
S'ils devaient sauter ce n'serait pas pour rebondir

Souris, souris
Brille comme une étoile
Souris, souris
Ma beauté fœtale
Souris, souris
Fait monter les enchères
Souris, souris
Rend maman fière
Souris, souris
Jette un bisou secoue la patte
Souris, souris
Sous les pierres et les tomates

Quel bel amas de tissus organiques
Ornementés d'écailles, de plumes et de graphiques
Tempes cornues, œil vidé, dents taillées, torse plastique
Langue fendue, lèvres brodées, genoux pliés, tares ludiques

Ils paradent en fourrure, en cuir, en satin
Sur leurs pieds sculptés en petits escarpins
Leur tête lévite au bout d'un cou sans fin
Et leurs muscles impurs donnent faim de câlins

Des corps gavés, boursouflés, dont la graisse
Sature et fissure l'épiderme pour que naissent
D'harmonieuses nécroses qui éclosent en symbiose
Et leur âme gicle en apothéose

Un diadème épineux sur leur scalpe sacrifié
Leur halo s'embrase, avant de cendrer
Ainsi se calcinent ces dépouilles en boule
La fumée chatouille, enivre la foule

Sur la scène, ils se démènent
S'ils pouvaient parler, ils ne sauraient pas quoi dire
Sur le trapèze, ils semblent à l'aise
S'ils devaient sauter ce n'serait pas pour rebondir

Sur la scène, ils se démènent
S'ils pouvaient parler, ils ne sauraient pas quoi dire
Sur le trapèze, ils semblent à l'aise
S'ils devaient sauter ce n'serait pas pour rebondir

S'il n'y a pas de rappel, la pelle achèvera
S'il n'y a pas de rappel, la pelle achèvera

Quelle belle soirée
Quels spécimens
Ils n'ont pas ménagé leur peine
Élégantes monstruosités
De jeunes prodiges, Applaudissez
Sans oublier leurs créateurs
Et leur génie éblouissant
Leurs doigts de fée ont fait honneur
Viviséqué magnifiquement
Sans eux rien de tout ça ne serait possible
Les départager me brise le cœur
Mais les règles sont inflexibles
Je vais donc nommer le vainqueur
Applaudissez, applaudissez
Je vais vous révéler son nom
Si seulement tous pouvaient gagner
Mais il y aura d'autres éditions

S'il n'y a pas de rappel, la pelle achèvera
S'il n'y a pas de rappel, la pelle achèvera
S'il n'y a pas de rappel, la pelle achèvera
S'il n'y a pas de rappel, la pelle achèvera



Credits
Writer(s): Maïlys Blanchard
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