88 (feat. Loufox)

Si on part en particules
Alors y'a plus rien de particulier
Parle en milliards, t'es minuscule
Rien qu'une fourmi dans l'sablier
Si mes parents m'avaient prévenu
J'aurais peut-être pu me faire à l'idée
Mais le cadran, une fois par an
Me ramène à la réalité

J'suis qu'une merde
Ça doit être intrinsèque à la nature humaine
Le progrès dure une heure, les problèmes s'entassent sur des millénaires
On est avec une étiquette, une date de péremption
Peu de chances de laisser une trace
Pour ça qu'on s'est dus-per dans le son
Mais qu'est-ce qu'on est face à l'immensité de cet univers
J'ai beau me sentir unique, des mecs comme moi y'en a des milliers d'autres
Alors j'ai mis les voiles, voir les limites des cartes
Je pense donc je suis loin de croire philosophie d'Descartes
C'est chacun ses principes, c'est ainsi
Tristes sont les pensées, c'est qu'un cycle
Si tu fais que passer, fais-moi signe
J'me sens un peu seul ces temps-ci
Et même si mes chances sont infimes
Tout est possible, j'suis dans un film
Dont le scénario n'est pas fini
J'aurai pas trop d'un infini

Doubler l'infini, j'irai doubler l'infini
Doubler l'infini, j'irai doubler l'infini

Il est tard, j'ai pas osé me faire une raison
Trop de séquelles et de balafres qui m'défoncent
Dans la tête que des questions sans réponse
Combien de brins d'herbes et de courants d'air
De gouttes dans l'océan
Fais le calcul, si t'as pas peur du néant
Les histoires qui finissent mal
Le numéro de série d'une balle
Si toutes les belles choses ont une fin
J'attends de voir le bouquet final
Dans le souffle d'un baiser
Dans un regard trop persistant
J'ai pu voir défiler toutes les époques du temps
L'horloger se précipite trop, j'dois m'éloigner du précipice
Y'aura une haie d'honneur pour les génies tristes et leurs génitrices
L'art s'est dénoué de codes et principes
L'Arche de Noé c'est nous, tu connais déjà la fine équipe
Comme dit Loufox y'a que dans nos cochis que ça cogite
Gava, n'oublie jamais que t'es qu'un accident biologique
Avant l'jugement dernier j'veux crier dans un dictaphone
Toutes ces vérités qui nous avaient rendu aphones
Mais les aiguilles s'affolent
Millions d'arobases et de caractères internés dans le circuit d'internet
T'auras beau étudier les cratères personne peut quantifier l'éternel
Le ciel est terne, et les cervelles solitaires s'interpellent
Pour faire la paix avec elles-mêmes
Alors dis-moi ton problème c'est quoi
Est-ce que t'as plus peur de vivre, ou de rejoindre les étoiles
Ne pas savoir c'est lassant, futur plus incertain que menaçant
Parfois je m'égare dans les profondeurs sans resserrer la sangle

Si on part en particules
Alors y'a plus rien de particulier
Parle en milliards, t'es minuscule
Rien qu'une fourmi dans l'sablier
Si mes parents m'avaient prévenu
J'aurais peut-être pu me faire à l'idée
Mais le cadran, une fois par an
Me ramène à la réalité

J'suis qu'une merde
Mais j'recherche l'étincelle même quand y'a plus de lumière
Ça doit être intrinsèque à la nature humaine
SKZ, LFX boy
Le feat c'est deux rasoirs Phillips
Le titre c'est deux fois l'infini