Montparis
À Lutèce, voguant aux aurores de nacre
Clocher, sonne là-haut la cloche des patries
À la cité des rois, des croix, des gueux, des sacres
Que retentisse encore le glas gras des tueries
À la ville lumière éteinte en simulacres
Fous-nous le gros bourdon, beffroi du capital
Carillons, sonnez tous à cette capitale
Que la guerre épargna et que la paix massacre
Ton pastis, je le bois dans tes pluies, Montparis
Ton azur, je m'y noie autour de tes nuits, Montparis
Jusque dans tes rats, tu sais que tu m'auras, Montparis
J'te promets, chiche, que dans tes îles
J'vais t'faire un Brésil, Paris
L'aile de tes ponts inonde mon front
D'une encre d'esprit, Montparis
Même quand le Pont Neuf, pauvre Ravaillac
Descend Henri IV, Paris
J'aime ta chanson sur tes cent mille scènes, Montparis
Je t'aimerai avant que j'exhale
Ma dernière halle, Paris
De mon sud suant son soleil noir
Tu m'aspirais, Paname
Auberge étoilée où s'attablaient
Les affamés de flammes
Port étincelant, où débarquaient
Tous les marins de l'âme
J'accourus vers toi, Paris
Mes souliers sont en cuir de chaussette
Mes chaussettes sont en laine de pieds nus
Mais c'était pour mieux déguster et tâter et téter ta poésie
Car bien sûr, je cherchais les poètes
C'est-à-dire ceux qui baisent avec les nues
Et c'était ici que le grand vent de l'invention
Faisait valser les têtes, Paris
Jérusalem de l'intelligence
Doux murmure des jubilations
Je t'en prie, oh, je t'en prie, oui
Je t'en prie, oui, je t'en prie
Toi qui fus un grain de beauté du monde
Sois grain de bonté du monde, Paris
Au nom de tous ceux qui vivent
Dans le sandwich de tes rives
Ceux qui t'aiment et te salivent
Sans les mots pour qu'on l'écrive
Tes Quasimodos qui claquent
Dans tes flics et dans tes flaques
Sonneront des cloches de tour Eiffel
À Lutèce, voguant aux aurores de nacre
Clocher, sonne là-haut la cloche des patries
À la cité des rois, des croix, des gueux, des sacres
Que retentisse encore le glas gras des tueries
À la ville lumière éteinte en simulacres
Fous-nous le gros bourdon, beffroi du capital
Carillons, Carillons, sonnez tous à cette capitale
Que la guerre épargna et que la paix massacre
Vieille dame, elle gravit l'escalier
En hissant son mouron vers son île
Canari
Clocher, sonne là-haut la cloche des patries
À la cité des rois, des croix, des gueux, des sacres
Que retentisse encore le glas gras des tueries
À la ville lumière éteinte en simulacres
Fous-nous le gros bourdon, beffroi du capital
Carillons, sonnez tous à cette capitale
Que la guerre épargna et que la paix massacre
Ton pastis, je le bois dans tes pluies, Montparis
Ton azur, je m'y noie autour de tes nuits, Montparis
Jusque dans tes rats, tu sais que tu m'auras, Montparis
J'te promets, chiche, que dans tes îles
J'vais t'faire un Brésil, Paris
L'aile de tes ponts inonde mon front
D'une encre d'esprit, Montparis
Même quand le Pont Neuf, pauvre Ravaillac
Descend Henri IV, Paris
J'aime ta chanson sur tes cent mille scènes, Montparis
Je t'aimerai avant que j'exhale
Ma dernière halle, Paris
De mon sud suant son soleil noir
Tu m'aspirais, Paname
Auberge étoilée où s'attablaient
Les affamés de flammes
Port étincelant, où débarquaient
Tous les marins de l'âme
J'accourus vers toi, Paris
Mes souliers sont en cuir de chaussette
Mes chaussettes sont en laine de pieds nus
Mais c'était pour mieux déguster et tâter et téter ta poésie
Car bien sûr, je cherchais les poètes
C'est-à-dire ceux qui baisent avec les nues
Et c'était ici que le grand vent de l'invention
Faisait valser les têtes, Paris
Jérusalem de l'intelligence
Doux murmure des jubilations
Je t'en prie, oh, je t'en prie, oui
Je t'en prie, oui, je t'en prie
Toi qui fus un grain de beauté du monde
Sois grain de bonté du monde, Paris
Au nom de tous ceux qui vivent
Dans le sandwich de tes rives
Ceux qui t'aiment et te salivent
Sans les mots pour qu'on l'écrive
Tes Quasimodos qui claquent
Dans tes flics et dans tes flaques
Sonneront des cloches de tour Eiffel
À Lutèce, voguant aux aurores de nacre
Clocher, sonne là-haut la cloche des patries
À la cité des rois, des croix, des gueux, des sacres
Que retentisse encore le glas gras des tueries
À la ville lumière éteinte en simulacres
Fous-nous le gros bourdon, beffroi du capital
Carillons, Carillons, sonnez tous à cette capitale
Que la guerre épargna et que la paix massacre
Vieille dame, elle gravit l'escalier
En hissant son mouron vers son île
Canari
Credits
Writer(s): Claude Nougaro, Alain Louise
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