Le témoin
J'sais bien que je n'suis pas de ceux
Que les femmes rendront malheureux
Car il y a dans mes désirs
Ce penchant que j'n'ose assouvir
Cet attrait pour les autres hommes
Cette idée que l'on porte tous
Et que, selon ce que nous sommes
On concrétise ou l'on repousse
Et voilà que toi, tu arrives
À l'âge où l'on se cherche encore
Mais tu n'es pas de l'autre rive
Aux bras d'une fille, tu t'endors
Et tu m'offres ton amitié
Avec un grand sourire béat
Parce que tu as enfin trouvé
Le confident de tes émois
Ce que tu n'oses pas trop dire
À celle qui partage tes nuits
Ça te soulage de me l'décrire
En même temps que ça m'détruit
Tu ignores tout de mes envies
Tu n'contrôles pas ce que tu dis
Et j'interprète à chaque instant
Ce qui, pour toi, est innocent
J'sais bien que tu m'diras jamais
Les mots qu'tu murmures à l'oreille
De celle qui porte votre bébé
Et d'vant laquelle tu t'émerveilles
J'sais bien que j'n'aurai pas le droit
De partager tous tes repas
Et d'avoir, bien sûr, la primeur
De ta journée, de tes humeurs
Je sais aussi que c'est à elle
Que tu réserves ton ambition
De faire toutes sortes de lunes de miel
Vers toutes sortes de destinations
Et j'sais qu'tu n'as pas les moyens
De lui offrir tant de projets
Alors tu lui donnes ta main
Comme gage de fidélité
Et tu n'hésites pas une seconde
Tu penses que le bonheur m'innonde
Quand tu m'accordes ta confiance
En m'faisant garant de l'alliance
Que tu passeras à son doigt
À l'église samedi matin
Et j'accepte un peu malgré moi
D'être, comme on dit, ton témoin
Alors je me prépare doucement
À taire mes doutes et mes angoisses
Le jour où tu s'ras tout en blanc
Et que je porterai le masque
Je n'aurai pas l'courage d'hurler
Quand l'homme en robe demandera
À une audience émerveillée
Si quelqu'un s'oppose à ce choix
Et aux yeux de ces invités
Qui s'réjouiront de l'événement
Les larmes que je laisserai couler
Ne trahiront pas mes sentiments
Elles seront la preuve émouvante
D'une véritable amitié
Qui s'bonifie et s'alimente
D'un bonheur toujours partagé
Et j'attendrai le moment où
Seul et blotti entre mes draps
Je laisserai filer sur mes joues
Des larmes qui ne mentiront pas
Que les femmes rendront malheureux
Car il y a dans mes désirs
Ce penchant que j'n'ose assouvir
Cet attrait pour les autres hommes
Cette idée que l'on porte tous
Et que, selon ce que nous sommes
On concrétise ou l'on repousse
Et voilà que toi, tu arrives
À l'âge où l'on se cherche encore
Mais tu n'es pas de l'autre rive
Aux bras d'une fille, tu t'endors
Et tu m'offres ton amitié
Avec un grand sourire béat
Parce que tu as enfin trouvé
Le confident de tes émois
Ce que tu n'oses pas trop dire
À celle qui partage tes nuits
Ça te soulage de me l'décrire
En même temps que ça m'détruit
Tu ignores tout de mes envies
Tu n'contrôles pas ce que tu dis
Et j'interprète à chaque instant
Ce qui, pour toi, est innocent
J'sais bien que tu m'diras jamais
Les mots qu'tu murmures à l'oreille
De celle qui porte votre bébé
Et d'vant laquelle tu t'émerveilles
J'sais bien que j'n'aurai pas le droit
De partager tous tes repas
Et d'avoir, bien sûr, la primeur
De ta journée, de tes humeurs
Je sais aussi que c'est à elle
Que tu réserves ton ambition
De faire toutes sortes de lunes de miel
Vers toutes sortes de destinations
Et j'sais qu'tu n'as pas les moyens
De lui offrir tant de projets
Alors tu lui donnes ta main
Comme gage de fidélité
Et tu n'hésites pas une seconde
Tu penses que le bonheur m'innonde
Quand tu m'accordes ta confiance
En m'faisant garant de l'alliance
Que tu passeras à son doigt
À l'église samedi matin
Et j'accepte un peu malgré moi
D'être, comme on dit, ton témoin
Alors je me prépare doucement
À taire mes doutes et mes angoisses
Le jour où tu s'ras tout en blanc
Et que je porterai le masque
Je n'aurai pas l'courage d'hurler
Quand l'homme en robe demandera
À une audience émerveillée
Si quelqu'un s'oppose à ce choix
Et aux yeux de ces invités
Qui s'réjouiront de l'événement
Les larmes que je laisserai couler
Ne trahiront pas mes sentiments
Elles seront la preuve émouvante
D'une véritable amitié
Qui s'bonifie et s'alimente
D'un bonheur toujours partagé
Et j'attendrai le moment où
Seul et blotti entre mes draps
Je laisserai filer sur mes joues
Des larmes qui ne mentiront pas
Credits
Writer(s): Mathieu Becquerelle
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