Poème Le Bateau Ivre - Live
Et dès lors, je me suis baigné dans le Poème
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent
Dévorant les azurs verts; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres
Fermentent les rousseurs amères de l'amour!
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants: je sais le soir
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir!
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques
Illuminant de longs figements violets
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets!
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies
Baisers montant aux yeux des mers avec lenteurs
La circulation des sèves inouïes
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs!
Mais, vrai, j'ai trop pleuré! Les Aubes sont navrantes
Toute lune est atroce et tout soleil amer
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes
Ô que ma quille éclate! Ô que j'aille à la mer!
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes
Ni nager sous les yeux horribles des pontons
De la Mer, infusé d'astres, et lactescent
Dévorant les azurs verts; où, flottaison blême
Et ravie, un noyé pensif parfois descend
Où, teignant tout à coup les bleuités, délires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour
Plus fortes que l'alcool, plus vastes que nos lyres
Fermentent les rousseurs amères de l'amour!
Je sais les cieux crevant en éclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants: je sais le soir
L'Aube exaltée ainsi qu'un peuple de colombes
Et j'ai vu quelquefois ce que l'homme a cru voir!
J'ai vu le soleil bas, taché d'horreurs mystiques
Illuminant de longs figements violets
Pareils à des acteurs de drames très antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets!
J'ai rêvé la nuit verte aux neiges éblouies
Baisers montant aux yeux des mers avec lenteurs
La circulation des sèves inouïes
Et l'éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs!
Mais, vrai, j'ai trop pleuré! Les Aubes sont navrantes
Toute lune est atroce et tout soleil amer
L'âcre amour m'a gonflé de torpeurs enivrantes
Ô que ma quille éclate! Ô que j'aille à la mer!
Si je désire une eau d'Europe, c'est la flache
Noire et froide où vers le crépuscule embaumé
Un enfant accroupi plein de tristesse, lâche
Un bateau frêle comme un papillon de mai
Je ne puis plus, baigné de vos langueurs, ô lames
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons
Ni traverser l'orgueil des drapeaux et des flammes
Ni nager sous les yeux horribles des pontons
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