Kurt

On n'sait jamais vraiment ce qu'il fait, on aimerait bien le savoir
Il est charmant sans s'en rendre compte
Il est énervant, il est à part
Il ne se colle à rien, il est contre tout ou contre rien
Un peu rebelle un peu loser, un peu Rimbaud un peu Verlaine
Et sous le pont d'Aberdeen coule sa peine
Il marche à travers les bois, un pendu lui fait face
Bloc de glace devant ce froid, il scrute la mort en face
Et il dit comme ça "Faut que j'm'y fasse"
Parfois il chiale comme un gosse
On l'entend jusque là
On n'sait jamais vraiment ce qu'il veut, on aimerait bien le savoir
Mauvaise herbe sous un ciel bas, son regard trop bleu, son air hagard
Il sent l'bon à rien, le mauvais rêve américain
Il empile des singes musiciens et des poupées en porcelaine
Et sous le pont d'Aberdeen coule sa peine
Boddah ramasse ses éclats, surtout ses implosions
Toujours vers lui, le temps de sa vie, boddah lui sert de maison
Et il dit comme ça "Faut que je m'y fasse"
Parfois il chiale comme un gosse
On l'entend jusque là
On n'sait jamais vraiment ce qu'il fait, on aimerait bien le savoir
Il est tendre, joyeux, révolté, il est anonyme, il est rock star
Il marche sur ses plaies, se noie dans la photo bleue du succès
Brillamment hors des clous, sa tignasse blonde, son pull en laine
Et sous le pont d'Aberdeen coule toutes ses peines
Sous la pluie lourde de Seattle, le printemps perd sa trace
Il sent l'odeur du soufre dans le jour noir qui l'efface
Et il dit comme ça "Faut que j'm'y fasse"
Sur des nuages couleur craie, une étoile à l'estomac noué
Toise des anges désabusés en leur criant que Dieu est gay
Parfois il rit comme un gosse
On l'entend jusque là
Parfois il rêve comme un gosse
On l'entend jusque là
Parfois il rit comme un gosse
On l'entend jusque là
Parfois il rêve comme un gosse
On l'entend jusque là