Les hiboux
Il y en a qui viennent au monde veinards
D'autres, au contraire, toute leur vie sont bignards
Mon père était, pairait-il, un baron
Ma mère était boniche dans sa maison
L'patron lui ayant fait du boniment
Et, de plus, lui ayant fait un enfant
Ma pauv' daronne, par la patronne
Fut balancée en vitesse, et comment
Pour me nourrir ma mère devint catin
Et moi, depuis, j'suis devenu un vaurien
C'est nous qui sommes les hiboux, les apaches, les voyous
Ils n'en foutent pas un coup
Dans le jour, nous planquons nos mirettes
Mais le soir, nous sortons nos casquettes
Nos femmes triment sur l'Sébasto
Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud
On fait sa petite belote avec des mecs comme nous
Des coquins, des apaches, des hiboux
Faut pas s'tromper, nous n'sommes pas bons à tout
On est des poisses, des copards, et c'est tout
On n'nous rencontre jamais sur les boulevards
Seulement le soir, pour chasser leur cafard
Les gens rupins et blancs et les vicieux
Avec leurs poules qui nous font les doux yeux
Viennent dans nos bouges boire du vin rouge
Et en dansant, elles nous appellent, oh mon Dieu
On sent leur chair qui frémit dans nos bras
Alors on serre en leur disant tout bas
C'est nous qui sommes les hiboux, les apaches, les voyous
Ils en foutent pas un coup
Dans le jour, nous planquons nos mirettes
Mais le soir, nous sortons nos casquettes
Nos femmes triment sur l'Sébasto
Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud
On fait sa petite belote avec des mecs comme nous
Des coquins, des apaches, des hiboux
Y'en a qui croient êtr' des hommes affranchis
Ha ha, ils m'font marrer avec tous leurs chichis
Nous, on sait bien qu'ça finira au grand air
Le cou serré dans l'truc à m'sieur De Bler
À moins qu'un soir, un mahous, un costaud
Nous refile un coup d'son surin dans la peau
Ça finit vite, sans eau bénite
Nos héritiers qui touchent tous des bigorneaux
Nous les toquards on claque dans un sale coup
Oh que ce soit là ou ailleurs, on s'en fout
C'est nous qui sommes les hiboux, les apaches, les voyous
Ils en foutent pas un coup
Dans le jour, nous planquons nos mirettes
Même le soir, nous sortons nos casquettes
Écoutez ça, vous les rupins
Gare à moi, le coquin, quand chacun fera son chemin
Si mon père n'avait pas agi comme un voyou
Moi aussi, j'serais peut-être un homme comme vous
D'autres, au contraire, toute leur vie sont bignards
Mon père était, pairait-il, un baron
Ma mère était boniche dans sa maison
L'patron lui ayant fait du boniment
Et, de plus, lui ayant fait un enfant
Ma pauv' daronne, par la patronne
Fut balancée en vitesse, et comment
Pour me nourrir ma mère devint catin
Et moi, depuis, j'suis devenu un vaurien
C'est nous qui sommes les hiboux, les apaches, les voyous
Ils n'en foutent pas un coup
Dans le jour, nous planquons nos mirettes
Mais le soir, nous sortons nos casquettes
Nos femmes triment sur l'Sébasto
Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud
On fait sa petite belote avec des mecs comme nous
Des coquins, des apaches, des hiboux
Faut pas s'tromper, nous n'sommes pas bons à tout
On est des poisses, des copards, et c'est tout
On n'nous rencontre jamais sur les boulevards
Seulement le soir, pour chasser leur cafard
Les gens rupins et blancs et les vicieux
Avec leurs poules qui nous font les doux yeux
Viennent dans nos bouges boire du vin rouge
Et en dansant, elles nous appellent, oh mon Dieu
On sent leur chair qui frémit dans nos bras
Alors on serre en leur disant tout bas
C'est nous qui sommes les hiboux, les apaches, les voyous
Ils en foutent pas un coup
Dans le jour, nous planquons nos mirettes
Mais le soir, nous sortons nos casquettes
Nos femmes triment sur l'Sébasto
Pendant qu'nous, chez l'bistrot, dans un coin, bien au chaud
On fait sa petite belote avec des mecs comme nous
Des coquins, des apaches, des hiboux
Y'en a qui croient êtr' des hommes affranchis
Ha ha, ils m'font marrer avec tous leurs chichis
Nous, on sait bien qu'ça finira au grand air
Le cou serré dans l'truc à m'sieur De Bler
À moins qu'un soir, un mahous, un costaud
Nous refile un coup d'son surin dans la peau
Ça finit vite, sans eau bénite
Nos héritiers qui touchent tous des bigorneaux
Nous les toquards on claque dans un sale coup
Oh que ce soit là ou ailleurs, on s'en fout
C'est nous qui sommes les hiboux, les apaches, les voyous
Ils en foutent pas un coup
Dans le jour, nous planquons nos mirettes
Même le soir, nous sortons nos casquettes
Écoutez ça, vous les rupins
Gare à moi, le coquin, quand chacun fera son chemin
Si mon père n'avait pas agi comme un voyou
Moi aussi, j'serais peut-être un homme comme vous
Credits
Writer(s): Dalbret, Eugene Joullot
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