Frères ennemis

Je sortais de 26 mois d'placard
J'avais plein d'rêves, j'étais la preuve qu'un ex-taulard veut la grande vie
J'arrive à peine que ma femme me saute dans les bras
J'éclate en larme quand ma gosse me réclame son week-end au parc
J'ai kiffé mes premiers jours de liberté
Je savais plus comment m'y prendre pour me refaire
C'était pas grave négro, j'envisageais ma vie d'artiste
En décrochant une signature en maison de disque
Au début, j'avais la gouache, confiant dans mes choix
Aucune intrigue sur mon approche musicale
Hélas, aucun tube, aucune thune, c'était la crise
Un putain d'embouteillage sur les périph' de la gloire
Me voilà à reprendre les vieilles habitudes de mon réseau
Cousin, les armes, la poudre et la résine
Le bizz tournait, moi j'étais fier de ce que je faisais
Tant mieux pour moi si l'oseille rentre, si tu bicraves fais-toi tout petit
Un soir je rentrais sans faire ce smack habituel
Bébé, mauvaise nouvelle: les keufs me veulent
En plus de ça, mon soce m'a carna mes thunes
Celles avec lesquelles mon auto-prod aurait vu le jour
Je sentis ses larmes couler, son teint pâlir
Mais elle me serra dans ses bras comme si de rien n'était
J'avais la rage, déterminer, j'ai pris mon arme
Ce fils de pute mérite la mort
Le voir mort: mon glock en crève d'envie, je sais où ce connard habite
Un vieil immeuble dans une impasse de la ville
J'y vais direct pour tirer un trait sur nos affaires
Récupérer mes billets, si j'dois douiller j'irais l'faire
Ça me'désole, c'était mon frère, pour lui j'étais capable
De planquer ses cadavres et d'mentir dans les gardav'
Je parie vingt sacs qu'il transac' avec le petit zincou
Info d'un Yessay que j'ai viscère hier soir
C'est mort
Mais quand t'arrêteras-tu d'chialer sur ton sort
Ton petit séjour aux frais de l'Etat c'était rien d'vant mon divorce et l'ulcère
Aurais-tu oublié que l'extérieur ce n'est pas la geôle?
Entre les risques et les crises d'angoisse
J'ai vite compris que mon salut se trouvait dans l'alcool
Quand t'as pas le choix, t'hésites pas à torcher tes proches
Le Lancia qu'il y a en bas, tu crois qu'il vient de tes poches ou quoi?
Arrête ton cinéma ou ça va finir mal
La seule chose de grave que t'ai connu en taule, c'est qu'on t'foute à poil
Moi, dehors il fallait que je m'occupe de ma mère
C'était la merde et sur ce coup-là, le jour de son décès, j'crois pas que t'étais là frère
A cette heure-ci je suis peut être à ta merci
Mais lâche ton flingue cinq minutes
Qu'on règle ce problème à mains nues, calme-toi et viens qu'on discute
Pour des clopinettes, tu d'viens agressif
Je parie que Cécile t'a dit qu'elle a pas vu un sou
Alors pour tout le reste t'en as rien à foutre
Putain, mais qu'est-ce qui t'arrive? Tu m'parles tarif
Alors que moi je te parle d'un ami qui tentait d'se refaire avant que t'arrives
Frelot, t'as du toupet c'est moi qui ai l'arme et t'ouvres ta gueule
Je sais que t'es ce vrai gars qui se défroque pas devant le proc' mais voila quoi
Franchement, je m'en bats de tes histoires à trois francs six sous
Attends que j'dessaoule, y a que dans ta tête tu crois que je t'ai rezzout
Putain mais reste tranquille tu cherches vraiment l'embrouille sanguine
Mais tu t'es pris pour qui? Ferme-là vite avant que j'vrille
Arrête tes balivernes mec, on est sur Paris
Sois pas têtu, on sait tous les deux qu'à cette heure-ci une bastos serait la bienvenue
Ça y est j'sors de son-pri, tu te sens plus tu m'prends mes thunes
Mais tu vas la sentir la bastos quand elle va partir



Credits
Writer(s): Dereck Mitrac, Makenzy Guerrier, Socrate Petnga
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