L'Olivíer

Son grand-père était sergent
Son père était lieutenant
Martin n'a pas dix-sept ans
Mais il s'en va-t'en guerre

Au nom de quelle folie
Doit-il prendre son fusil
Abandonner derrière lui
La douleur de ses frères

Martin voit son ennemi
C'est pas c'quon lui avait dit
Des enfants et des familles
Qui se cachent et se terrent

Il n'avance plus d'un pas
Ne pourrait jamais faire ça
Il refuse le combat
Et sa hache il enterre

Guerre guerre loin des rangs
Les bonnes gens nous plaignent
Guerre guerre mauvais sang
Aucun seigneur ne saigne
Guerre guerre aux innocents
Les rois ont les mains pleines
Dans un lit d'argent
Dorment leurs sourdes oreilles

Comme il ne sait pas quoi faire
Là sous les coups de tonnerre
Il se plante dans la terre
Et voit son corps s'enraciner

Au bout des doigts des bourgeons
D'où les fleurs de la paix fleuriront
Quelques branches sur son tronc:
Les bras d'un olivier

Guerre guerre ...

Autour de l'arbre aujourd'hui
Plus aucun signe de vie
On dit même qu'il y a des nuits
Où rôdent les fantômes

Les âmes égarées des soldats
Les soldats tombés au combat
L'arbre lui est toujours là
Comme la folie des hommes

...