La princesse gelée
Enveloppé dans l'épaisse fourrure,
Le roi faisait le tour de son royaume
Dans son traîneau tiré par des rennes.
Il inspectait ses villes,
Recevait des pièces d'or et des cadeaux,
Et se reposait dans les plus belles maisons.
Tout au bout du pays,
Dans une maison qui donnait sur la mer,
Vivait un riche marchand,
Sa fille, Baïla,
Et son neveu, Oloff.
Le roi était plein d'admiration,
Parce que tout autour de la maison,
Il y avait des bouleaux blancs comme la neige.
Dans les branches chantaient les pigeons blancs,
Et entre les troncs courraient des renards blancs.
Mais quand il vit Baïla,
Le roi la trouva si belle
Qu'il dit au marchand:
"Je vais emmener ta fille avec moi,
Elle épousera un de mes trois fils,
Et elle sera princesse."
Le marchand fut ravi de cette proposition.
Il aida sa fille qui pleurait à monter dans le traîneau,
Oloff pleurait aussi.
"Tu es stupide mon pauvre enfant,
Il faut rire au contraire,
Baïla sera bien plus heureuse d'être princesse, que marchande."
Pendant ce temps, le traîneau file sur la neige,
À travers les sapins noirs,
Et au bout de trois semaines de voyage,
Ils s'arrêtent enfin devant le palais du roi.
C'est un énorme château avec de belles tours,
Et des toits comme des oignons dorés.
Dans chaque cheminée les feux flambes,
Et les murs épais ne laissent pas passer les courants d'air.
Pourtant, Baïla tremble de froid.
Les jours passent et Baïla ne se réchauffe pas,
Elle devient même malade de froid.
Ses cheveux se givrent,
Son visage se glace,
Et si elle essaye de parler,
Au lieu de paroles, des flocons de neige s'échappent de sa bouche.
Alors le roi dit:
"Mes fils, il faut faire quelque chose,
Je sais que tout les trois vous trouvez Baïla très belle,
Et bien, elle sera la femme de celui qui saura la réchauffer.
Boris, puisque tu es l'aîné, à toi de commencer."
Boris met aussitôt son habit de velours rouge,
Ses bottes de cuir rouge et son chapeau de fourrure.
Il prend son arc et ses flèches,
Et il siffle sa meute de loups
Qui accoure en hurlant.
Boris saute sur son cheval rouge,
Il fait claquer son fouet et part au galop.
Arrivé dans la forêt il crie:
"Allez-y mes amis!"
Et les loups se précipitent,
Ils égorgent toutes les bêtes de la forêt,
Les hermines, les belettes, les zibelines,
Toutes celles qui ont une fourrure bien chaude.
Alors Boris ordonne aux servantes de coudre les pots,
Pour en faire une immense couverture.
Quand la couverture est faite,
Il enroule Baïla dedans.
Mais au lieu de se réchauffer,
La pauvre Baïla, pleure à cause de toutes les bêtes tuées,
Et elle se met à claquer des dents si fort,
Que le roi accourt.
Quand il voit la couverture,
Il entre dans une violente colère:
"Boris, pauvre imbécile,
Il ne reste sûrement plus une seule bête vivante dans ma forêt,
Sors d'ici, et ne reviens jamais!"
Boris hausse les épaules,
Et il s'en va avec ses loups.
Alors le roi dit à son second fils:
"À ton tour Alexi, essaie de la réchauffer,
Si tu peux."
Alexi met son habit de satin jaune,
Ses bottes de cuir jaune,
Et son chapeau à plumes,
Il prend son pipeau,
Et il part dans la forêt avec ses serviteurs.
Quand les serviteurs ont tendus des filets et des pièges partout,
Alexi souffle dans son pipeau,
Et le son est si joyeux, que les oiseaux accourent.
Alors les serviteurs les étouffes dans les filets,
Et il ramène au palais des tonnes de plumes de toutes les couleurs.
Alexi ordonne aux servantes de faire un immense édredon.
Et quand il est fini, il l'étend sur la princesse gelée.
Mais quand Baïla comprend que tout les oiseaux sont tués,
Elle a encore plus froid, et grelotte si fort,
Que tout le palais en tremble.
Le roi vient voir ce qu'il se passe,
Et quand il voit l'édredon,
Il hurle de colère contre Alexi:
"Imbécile, tu as tué tout les oiseaux de ma forêt,
Sors d'ici, et je ne veux plus jamais te revoir!"
Alexi hausse les épaules et s'en va avec son pipeau.
Alors le roi dit:
"À ton tour Dimitri, mais je te préviens,
Si tu tue un seul animal,
Je t'étrangle de mes propres mains"
Dimitri ne répond pas parce qu'il ne parle jamais.
Il ne met ni chapeau, ni botte, parce qu'il n'en porte jamais,
Et il s'en va tout seul dans la forêt,
Parce qu'il est toujours seul.
Pendant trois jours et trois nuits,
À grand coup de hache,
Dimitri abat tout les arbres de la forêt.
Et pendant trois jours et trois nuits,
Il porte les troncs devant le palais.
Quand tout est porté, il y met le feu.
En voyant tout les arbres coupés,
La pauvre Baïla se met à pleurer
Mais ses joues sont si froides,
Que les larmes se glacent tout de suite.
Elle est bientôt toute entière recouverte de glace.
Alors il se met à faire si froid dans le palais,
Que le roi arrive.
Il voit la princesse gelée,
Il se penche par la fenêtre,
Et il aperçoit le feu,
"Dimitri, pauvre imbécile,
Tu as coupé et brûlé toute ma forêt,
Sors d'ici, et ne reviens jamais!"
Dimitri hausse les épaules,
Il prend sa hache, et s'en va sans se retourner.
Le roi pleure pendant quelques jours,
Puis il se dit:
"Hmm, mes bêtes et mes oiseaux tués,
Ma forêt brûlée, et mes trois fils partis.
Tout ça c'est à cause de Baïla.
Qu'on l'enferme au sommet de la tour!
Et que je n'entende plus jamais parler d'elle."
La tour est si haute, si haute que Baïla,
Par la petite fenêtre, peut voir presque tout le pays.
Alors Baïla avec son poing gelé casse le carreau,
Et appelle Oloff.
Mais seul des flocons de neiges sortent de sa bouche.
Pourtant, tout là-bas au fond du pays,
Oloff, un jour aperçoit quelques flocons de neiges que le vent a porté.
Et comme il ne neige jamais au printemps au bout du pays,
Oloff comprends que c'est Baïla qui l'appelle.
"Je suis sur que Baïla est malheureuse,
C'est le pays qui doit lui manquer,
Je vais lui porter un renard blanc, un pigeon blanc et un bouleau blanc,
Ça lui fera sûrement très plaisir."
Il saute sur son cheval, avec le petit bouleau sur le dos,
Le renard sur la selle à côté de lui,
Et le pigeon sur l'épaule.
Au bout de deux semaines,
Il parvient au palais du roi.
Il demande à voir Baïla, mais les servantes lui répondent:
"Allez vous en, rentrez chez vous!"
Alors Oloff dit:
"Petit renard, creuse un trou devant le mur"
En une minute le trou est creusé,
Et Oloff dit:
"Petit pigeon, vas dire à Baïla que je suis là."
Une seconde après, le pigeon entre par le carreau cassé.
Quand elle voit le pigeon blanc de son pays,
Baïla est si heureuse que sa glace fond,
Que ses dents arrêtent de claquer,
Et son corps de trembler.
Du haut de sa fenêtre, elle voit Oloff,
Mais comment s'échapper? La tour est si haute.
Alors, Oloff met le bouleau dans le trou et il dit:
"Pousse petit bouleau, pousse bien haut."
Et en quelques instants, le bouleau pousse jusqu'à la fenêtre.
Et Baïla descends.
Ils sont si heureux qu'ils pleurent de joie au pied du petit bouleau,
Et ils l'arrosent de larmes,
Et bientôt il y a milles bouleaux blancs avec milles renards blancs dessous,
Et milles pigeons blanc dessus.
Attiré par tout ce bruit, le roi arrive,
Et quand il voit sa forêt, peuplée de renards et d'oiseaux,
Il est fou de joie.
Oloff a épousé Baïla,
Et Baïla n'as plus jamais eu froid.
Le roi faisait le tour de son royaume
Dans son traîneau tiré par des rennes.
Il inspectait ses villes,
Recevait des pièces d'or et des cadeaux,
Et se reposait dans les plus belles maisons.
Tout au bout du pays,
Dans une maison qui donnait sur la mer,
Vivait un riche marchand,
Sa fille, Baïla,
Et son neveu, Oloff.
Le roi était plein d'admiration,
Parce que tout autour de la maison,
Il y avait des bouleaux blancs comme la neige.
Dans les branches chantaient les pigeons blancs,
Et entre les troncs courraient des renards blancs.
Mais quand il vit Baïla,
Le roi la trouva si belle
Qu'il dit au marchand:
"Je vais emmener ta fille avec moi,
Elle épousera un de mes trois fils,
Et elle sera princesse."
Le marchand fut ravi de cette proposition.
Il aida sa fille qui pleurait à monter dans le traîneau,
Oloff pleurait aussi.
"Tu es stupide mon pauvre enfant,
Il faut rire au contraire,
Baïla sera bien plus heureuse d'être princesse, que marchande."
Pendant ce temps, le traîneau file sur la neige,
À travers les sapins noirs,
Et au bout de trois semaines de voyage,
Ils s'arrêtent enfin devant le palais du roi.
C'est un énorme château avec de belles tours,
Et des toits comme des oignons dorés.
Dans chaque cheminée les feux flambes,
Et les murs épais ne laissent pas passer les courants d'air.
Pourtant, Baïla tremble de froid.
Les jours passent et Baïla ne se réchauffe pas,
Elle devient même malade de froid.
Ses cheveux se givrent,
Son visage se glace,
Et si elle essaye de parler,
Au lieu de paroles, des flocons de neige s'échappent de sa bouche.
Alors le roi dit:
"Mes fils, il faut faire quelque chose,
Je sais que tout les trois vous trouvez Baïla très belle,
Et bien, elle sera la femme de celui qui saura la réchauffer.
Boris, puisque tu es l'aîné, à toi de commencer."
Boris met aussitôt son habit de velours rouge,
Ses bottes de cuir rouge et son chapeau de fourrure.
Il prend son arc et ses flèches,
Et il siffle sa meute de loups
Qui accoure en hurlant.
Boris saute sur son cheval rouge,
Il fait claquer son fouet et part au galop.
Arrivé dans la forêt il crie:
"Allez-y mes amis!"
Et les loups se précipitent,
Ils égorgent toutes les bêtes de la forêt,
Les hermines, les belettes, les zibelines,
Toutes celles qui ont une fourrure bien chaude.
Alors Boris ordonne aux servantes de coudre les pots,
Pour en faire une immense couverture.
Quand la couverture est faite,
Il enroule Baïla dedans.
Mais au lieu de se réchauffer,
La pauvre Baïla, pleure à cause de toutes les bêtes tuées,
Et elle se met à claquer des dents si fort,
Que le roi accourt.
Quand il voit la couverture,
Il entre dans une violente colère:
"Boris, pauvre imbécile,
Il ne reste sûrement plus une seule bête vivante dans ma forêt,
Sors d'ici, et ne reviens jamais!"
Boris hausse les épaules,
Et il s'en va avec ses loups.
Alors le roi dit à son second fils:
"À ton tour Alexi, essaie de la réchauffer,
Si tu peux."
Alexi met son habit de satin jaune,
Ses bottes de cuir jaune,
Et son chapeau à plumes,
Il prend son pipeau,
Et il part dans la forêt avec ses serviteurs.
Quand les serviteurs ont tendus des filets et des pièges partout,
Alexi souffle dans son pipeau,
Et le son est si joyeux, que les oiseaux accourent.
Alors les serviteurs les étouffes dans les filets,
Et il ramène au palais des tonnes de plumes de toutes les couleurs.
Alexi ordonne aux servantes de faire un immense édredon.
Et quand il est fini, il l'étend sur la princesse gelée.
Mais quand Baïla comprend que tout les oiseaux sont tués,
Elle a encore plus froid, et grelotte si fort,
Que tout le palais en tremble.
Le roi vient voir ce qu'il se passe,
Et quand il voit l'édredon,
Il hurle de colère contre Alexi:
"Imbécile, tu as tué tout les oiseaux de ma forêt,
Sors d'ici, et je ne veux plus jamais te revoir!"
Alexi hausse les épaules et s'en va avec son pipeau.
Alors le roi dit:
"À ton tour Dimitri, mais je te préviens,
Si tu tue un seul animal,
Je t'étrangle de mes propres mains"
Dimitri ne répond pas parce qu'il ne parle jamais.
Il ne met ni chapeau, ni botte, parce qu'il n'en porte jamais,
Et il s'en va tout seul dans la forêt,
Parce qu'il est toujours seul.
Pendant trois jours et trois nuits,
À grand coup de hache,
Dimitri abat tout les arbres de la forêt.
Et pendant trois jours et trois nuits,
Il porte les troncs devant le palais.
Quand tout est porté, il y met le feu.
En voyant tout les arbres coupés,
La pauvre Baïla se met à pleurer
Mais ses joues sont si froides,
Que les larmes se glacent tout de suite.
Elle est bientôt toute entière recouverte de glace.
Alors il se met à faire si froid dans le palais,
Que le roi arrive.
Il voit la princesse gelée,
Il se penche par la fenêtre,
Et il aperçoit le feu,
"Dimitri, pauvre imbécile,
Tu as coupé et brûlé toute ma forêt,
Sors d'ici, et ne reviens jamais!"
Dimitri hausse les épaules,
Il prend sa hache, et s'en va sans se retourner.
Le roi pleure pendant quelques jours,
Puis il se dit:
"Hmm, mes bêtes et mes oiseaux tués,
Ma forêt brûlée, et mes trois fils partis.
Tout ça c'est à cause de Baïla.
Qu'on l'enferme au sommet de la tour!
Et que je n'entende plus jamais parler d'elle."
La tour est si haute, si haute que Baïla,
Par la petite fenêtre, peut voir presque tout le pays.
Alors Baïla avec son poing gelé casse le carreau,
Et appelle Oloff.
Mais seul des flocons de neiges sortent de sa bouche.
Pourtant, tout là-bas au fond du pays,
Oloff, un jour aperçoit quelques flocons de neiges que le vent a porté.
Et comme il ne neige jamais au printemps au bout du pays,
Oloff comprends que c'est Baïla qui l'appelle.
"Je suis sur que Baïla est malheureuse,
C'est le pays qui doit lui manquer,
Je vais lui porter un renard blanc, un pigeon blanc et un bouleau blanc,
Ça lui fera sûrement très plaisir."
Il saute sur son cheval, avec le petit bouleau sur le dos,
Le renard sur la selle à côté de lui,
Et le pigeon sur l'épaule.
Au bout de deux semaines,
Il parvient au palais du roi.
Il demande à voir Baïla, mais les servantes lui répondent:
"Allez vous en, rentrez chez vous!"
Alors Oloff dit:
"Petit renard, creuse un trou devant le mur"
En une minute le trou est creusé,
Et Oloff dit:
"Petit pigeon, vas dire à Baïla que je suis là."
Une seconde après, le pigeon entre par le carreau cassé.
Quand elle voit le pigeon blanc de son pays,
Baïla est si heureuse que sa glace fond,
Que ses dents arrêtent de claquer,
Et son corps de trembler.
Du haut de sa fenêtre, elle voit Oloff,
Mais comment s'échapper? La tour est si haute.
Alors, Oloff met le bouleau dans le trou et il dit:
"Pousse petit bouleau, pousse bien haut."
Et en quelques instants, le bouleau pousse jusqu'à la fenêtre.
Et Baïla descends.
Ils sont si heureux qu'ils pleurent de joie au pied du petit bouleau,
Et ils l'arrosent de larmes,
Et bientôt il y a milles bouleaux blancs avec milles renards blancs dessous,
Et milles pigeons blanc dessus.
Attiré par tout ce bruit, le roi arrive,
Et quand il voit sa forêt, peuplée de renards et d'oiseaux,
Il est fou de joie.
Oloff a épousé Baïla,
Et Baïla n'as plus jamais eu froid.
Credits
Writer(s): Henri Des
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