La complainte du nain

Je suis le nain, dont se moque la Cour,
je ne vois point de têtes bien faites,
mais je vois les jambes piteuses,
les pieds laids et lamentables.
Il y a des murailles de pluie dense,
qui dansent et chantent à la verticale,
me voilà dessous, la tête mouillée,
me voilà bercé, le corps infortuné.
Rien de tel qu'une chienne de rasage,
pour attendre dans l'oubli,
et vomir dans le creux des mains,
rien ne vit, rien ne vaut.
Je suis l'avorton, et ne pose point le baisé doux,
car il n'y a point de douce joue,
je n'ai que le vénéré foutre de misère,
l'enfer de la main droite, tant pis pour moi.
Je suis l'étriqué, et jouis de disgrâce,
quelle extase de faire rire les confortables,
les portes sont fermées, je suis au-delà,
le récit de l'oubli, mourir par le bas.
Grandes plaines, vastes forêts,
du plus petit, je vous regarde,
longues rivières, hautes montagnes
du plus infime, je vous contemple.



Credits
Writer(s): Franck George, Alexandre George, Eric Guerrier, Denis Leonhardt, Luc Widmaier
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