Du sens
Tu cherches du sens
Quand le monde prend ses distances
Qu'il se complait dans sa violence
Un goût d'essence, l'enfer commence
La danse des diables
Le cri des urgences
Annonce d'avance
L'horrible sentence
Tu sens sa présence
Pressent même ses conséquences
Dans ce procès pas d'innocence
La morale brille par son absence
On remet son âme à la chance
La science panse la blessure qui nous lance
L'ambulance s'avance
Mais la faucheuse la devance
Devant la carence d'espérance
Tu perds patience
Bien trop gourmand de transparence
Dans l'immensité des possibles
La densité des destins
Ce futur criblé de mystère
Qui te fait face grimaçant
Menaçant de te prendre en cible
Sans mobile, des choses terribles
Imprévisibles sont commises
Une méprise, plus de maîtrise
L'espoir s'épuise et tout se brise, se cristallise
La vie s'enlise dans la crise
Jusqu'à ce que ça cicatrise
Alors pour abreuver
Ton besoin croissant de justice
Tu t'inventes une force qui de là-haut contrôle tout
Et tu choisis la foi, malgré toi, tu y crois
Pour rendre un peu de cohérence
À cet ensemble intolérant
Tu quittes l'errance, déserte les rangs
Pour faire ta prière
Invoquer le père, le fils et le saint esprit
Tu veux faire des sacrifices qu'il en soit ainsi
Et pour justifier la misère
Tu dis que Dieu a ses raisons
Qu'il faut repousser la colère
Quand le monde par en dérision
Que tout ça prendra sens au bout du compte
Grâce au divin
Mais comment expliquer ces maux
Qui ne riment à rien?
Plus j'apprends les rouages
De notre monde et moins j'espère
Je perds ma candeur
Ingère la noirceur
Ravale les pleurs
Les perles d'horreurs
Qui roulent dans mes veines
Et me bouchent le cœur
Des caillots dans le sang
D'une terre qui se meurt
Qui s'étouffe, un dernier souffle
Une bouffée de fumée grise
L'ultime taffe avant que la chaise s'électrise
Le feu s'attise, on s'organise pour déguerpir
La planète' tourne de travers
L'oxygène devient si cher
Qu'on en cherche, asphyxié
À genoux, apeuré
Dans un paysage dévasté
Où l'eau potable vient à manquer
Le globe épuisé s'amenuise
Et la banquise lentement s'enlise
Certains prédisent, que le néant la subtilise
Notre génération n'a pas eu droit à sa ration
De cette saine révolution
Qui fait avancer la question
Bercée par une éducation
Qui nous enseigne les raisons
De cette obscène situation
Et l'on fait des dissertations
Sur l'incurable destruction
La misère face aux excès
C'est ainsi que tout s'équilibre
La guerre face à la paix
L'une est armée, l'autre en chute libre
La faim face aux gâchis
On s'en indigne, puis se résigne
Péniblement on suit la ligne
On frotte la corde sensible
Dans un vibrant hommage stérile
On prend conscience dans un silence
Que la vie risque d'en pâtir
On réunit de toute urgence
Les puissants, pour brasser du vent
Faire passer le temps
On n'y peut rien, mais faire semblant
Ça calme un peu les mécontents
Chaque pays chante dans son coin
Dans sa propre tonalité
Une partition mal en point
Des portées tâchées, déchirées
L'orchestre privé de son chef
Enchaîne les répétitions
Sans jamais terminer une œuvre
Dans ce vacarme planétaire
Impossible d'harmoniser
Cette mélodie militaire
Chacun possède un diapason
Qui diffère de plusieurs tons
Et pour compter c'est infernal
C'est l'arythmie la plus totale
Si ton Dieu tenait la baguette
Et qu'il donnait enfin le La
Un peu partout sur la planète
Le chœur humain chanterait tout bas
Des hymnes qui réchauffent l'âme
Dans l'unisson des continents
Mais l'homme aime l'indépendance
Et cultive ses différences
Tellement qu'il ne s'accorde pas
La règle c'est chacun pour soi
Et l'on entend les pluies de bombes
Les insultes que l'on s'envoie
Les cris de ces soldats qui tombent
Sur cet air qu'on ne comprend pas
Impossible de battre du pied
Les mesures sont oubliées
Tout le monde parle à fois
Dans un brouhaha qui fait froid
Dans le dos de ceux regardent
La mascarade avec effroi
Plus personne ni croit vraiment
On continue à faire semblant
Le marché voit en ricanant
Les dirigeants, perdent leur temps
Emprunter toujours plus d'argent
Qu'il faudra rendre dans un an
Un cercle vicieux qui nous prend
Un futur qui glace le sang
On redoute la bourse, comme un ours
Un monstre qui nous fout la frousse
Et nous détrousse
Il retrousse ses manches
Et débranche le premier qui flanche
C'est lui qui décide de tout
Ce tyran qui tire dans le tas
Entasse les corps dans la boue
Qui s'amuse à tordre le coup
D'un ouvrier qui passait là
Tu n'aimes pas m'entendre dire
Que notre monde est sans issue
Mais dans tout ça je ne crois plus
Qu'un système puisse réunir
Ces gens qui n'ont rien en commun
Qui s'observent vivre de loin
Ceux qui ont tout dès la naissance
Et ceux qui n'ont pas eu de chance
Alors on fait des compromis
Pour que ce monde en équilibre
Tienne debout jusqu'à lundi
Ainsi de suite, on bouche les fuites
À la va vite, on teste les limites
Quitte à tomber dans les abysses
Qui nous invitent à chaque instant
Dans cette chute, ce guet-apens
Ce piège incessant qu'on nous tend
De la naissance au testament
Et dans ce constat consternant
Tu préfères croire à cette histoire
Pleine de miracles et d'oracles
Ce vieux conte qu'on te raconte
Qui te rassure pour le futur
Tant mieux, si ton Dieu, t'aide un peu
Depuis les cieux, ton désir d'être pieux
Je le respecte, même si cela semble curieux
Moi je ne cherche plus de sens
Et prend la vie comme elle s'avance
J'essaye d'apprécier les nuances
Les choses infimes qui se présentent
Je ne perds plus le temps qui vient
À trouver le mot qui convient
Pour justifier ces maux qui ne riment à rien
Quand le monde prend ses distances
Qu'il se complait dans sa violence
Un goût d'essence, l'enfer commence
La danse des diables
Le cri des urgences
Annonce d'avance
L'horrible sentence
Tu sens sa présence
Pressent même ses conséquences
Dans ce procès pas d'innocence
La morale brille par son absence
On remet son âme à la chance
La science panse la blessure qui nous lance
L'ambulance s'avance
Mais la faucheuse la devance
Devant la carence d'espérance
Tu perds patience
Bien trop gourmand de transparence
Dans l'immensité des possibles
La densité des destins
Ce futur criblé de mystère
Qui te fait face grimaçant
Menaçant de te prendre en cible
Sans mobile, des choses terribles
Imprévisibles sont commises
Une méprise, plus de maîtrise
L'espoir s'épuise et tout se brise, se cristallise
La vie s'enlise dans la crise
Jusqu'à ce que ça cicatrise
Alors pour abreuver
Ton besoin croissant de justice
Tu t'inventes une force qui de là-haut contrôle tout
Et tu choisis la foi, malgré toi, tu y crois
Pour rendre un peu de cohérence
À cet ensemble intolérant
Tu quittes l'errance, déserte les rangs
Pour faire ta prière
Invoquer le père, le fils et le saint esprit
Tu veux faire des sacrifices qu'il en soit ainsi
Et pour justifier la misère
Tu dis que Dieu a ses raisons
Qu'il faut repousser la colère
Quand le monde par en dérision
Que tout ça prendra sens au bout du compte
Grâce au divin
Mais comment expliquer ces maux
Qui ne riment à rien?
Plus j'apprends les rouages
De notre monde et moins j'espère
Je perds ma candeur
Ingère la noirceur
Ravale les pleurs
Les perles d'horreurs
Qui roulent dans mes veines
Et me bouchent le cœur
Des caillots dans le sang
D'une terre qui se meurt
Qui s'étouffe, un dernier souffle
Une bouffée de fumée grise
L'ultime taffe avant que la chaise s'électrise
Le feu s'attise, on s'organise pour déguerpir
La planète' tourne de travers
L'oxygène devient si cher
Qu'on en cherche, asphyxié
À genoux, apeuré
Dans un paysage dévasté
Où l'eau potable vient à manquer
Le globe épuisé s'amenuise
Et la banquise lentement s'enlise
Certains prédisent, que le néant la subtilise
Notre génération n'a pas eu droit à sa ration
De cette saine révolution
Qui fait avancer la question
Bercée par une éducation
Qui nous enseigne les raisons
De cette obscène situation
Et l'on fait des dissertations
Sur l'incurable destruction
La misère face aux excès
C'est ainsi que tout s'équilibre
La guerre face à la paix
L'une est armée, l'autre en chute libre
La faim face aux gâchis
On s'en indigne, puis se résigne
Péniblement on suit la ligne
On frotte la corde sensible
Dans un vibrant hommage stérile
On prend conscience dans un silence
Que la vie risque d'en pâtir
On réunit de toute urgence
Les puissants, pour brasser du vent
Faire passer le temps
On n'y peut rien, mais faire semblant
Ça calme un peu les mécontents
Chaque pays chante dans son coin
Dans sa propre tonalité
Une partition mal en point
Des portées tâchées, déchirées
L'orchestre privé de son chef
Enchaîne les répétitions
Sans jamais terminer une œuvre
Dans ce vacarme planétaire
Impossible d'harmoniser
Cette mélodie militaire
Chacun possède un diapason
Qui diffère de plusieurs tons
Et pour compter c'est infernal
C'est l'arythmie la plus totale
Si ton Dieu tenait la baguette
Et qu'il donnait enfin le La
Un peu partout sur la planète
Le chœur humain chanterait tout bas
Des hymnes qui réchauffent l'âme
Dans l'unisson des continents
Mais l'homme aime l'indépendance
Et cultive ses différences
Tellement qu'il ne s'accorde pas
La règle c'est chacun pour soi
Et l'on entend les pluies de bombes
Les insultes que l'on s'envoie
Les cris de ces soldats qui tombent
Sur cet air qu'on ne comprend pas
Impossible de battre du pied
Les mesures sont oubliées
Tout le monde parle à fois
Dans un brouhaha qui fait froid
Dans le dos de ceux regardent
La mascarade avec effroi
Plus personne ni croit vraiment
On continue à faire semblant
Le marché voit en ricanant
Les dirigeants, perdent leur temps
Emprunter toujours plus d'argent
Qu'il faudra rendre dans un an
Un cercle vicieux qui nous prend
Un futur qui glace le sang
On redoute la bourse, comme un ours
Un monstre qui nous fout la frousse
Et nous détrousse
Il retrousse ses manches
Et débranche le premier qui flanche
C'est lui qui décide de tout
Ce tyran qui tire dans le tas
Entasse les corps dans la boue
Qui s'amuse à tordre le coup
D'un ouvrier qui passait là
Tu n'aimes pas m'entendre dire
Que notre monde est sans issue
Mais dans tout ça je ne crois plus
Qu'un système puisse réunir
Ces gens qui n'ont rien en commun
Qui s'observent vivre de loin
Ceux qui ont tout dès la naissance
Et ceux qui n'ont pas eu de chance
Alors on fait des compromis
Pour que ce monde en équilibre
Tienne debout jusqu'à lundi
Ainsi de suite, on bouche les fuites
À la va vite, on teste les limites
Quitte à tomber dans les abysses
Qui nous invitent à chaque instant
Dans cette chute, ce guet-apens
Ce piège incessant qu'on nous tend
De la naissance au testament
Et dans ce constat consternant
Tu préfères croire à cette histoire
Pleine de miracles et d'oracles
Ce vieux conte qu'on te raconte
Qui te rassure pour le futur
Tant mieux, si ton Dieu, t'aide un peu
Depuis les cieux, ton désir d'être pieux
Je le respecte, même si cela semble curieux
Moi je ne cherche plus de sens
Et prend la vie comme elle s'avance
J'essaye d'apprécier les nuances
Les choses infimes qui se présentent
Je ne perds plus le temps qui vient
À trouver le mot qui convient
Pour justifier ces maux qui ne riment à rien
Credits
Writer(s): Julien Morand
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