Des bouts de papier

J'ai entassé des lettres et des bouts de papier.
J'en ai sauté par la fenêtre de mon rez-de-chaussée.
J'ai fouillé mes souvenirs, je me suis replongé.
Et je n'ai plus rien à dire.
Ai-je assez voyagé?

Je t'ai laissé un mot, je ne t'ai pas réveillée,
Je suis parti trop tôt, mais je reviendrai.
Je m'en vais prendre l'air, je vais prendre mon temps,
Par la route ou la mer, porté par le vent.

Me voilà arrivé ou tout juste partie.
Je n'dois pas me retourner, savoir qui je suis.
Ma chance entre les mains, au début du sentier,
Sans rêver à demain, sans penser au passé.

Je suis allé plus loin que je ne l'imaginais
J'ai tracé mon chemin dans mon sacré calepin et du temps pour penser.
J'ai écrit tant de lettres que je n'ai pas envoyées.
Guette à la fenêtre des bouts de papier.

Car j'ai besoin d'être seul pour affronter la nuit.
Il faut que je dégueule mon passé me poursuit.
Je rentrerais peut-être quand je serais guéri.
Guette à la fenêtre venir un cœur meurtri.

Te voilà revenu, je ne suis plus là.
Je n'ai pas attendu ton retour dans mes draps.
Je ne suis plus à toi, à prendre ou à laisser.
On ne retient pas, un cœur qu'on a blessé.

Pas une seule nouvelle durant toutes ces années,
Et tu veux que je sois celle qui t'attend au chevet.
J'ai attendu tes lettres et tes bouts de papier.
J'en ai sauté par la fenêtre, je me suis envolée.

Car j'ai besoin d'être seule pour affronter la nuit.
Il faut que je dégueule mon passé me poursuit.
Je rentrerais peut-être quand je serais guérie.
Guette à la fenêtre venir un cœur meurtri.