Y'en a qui partent

Y en a qui partent toutes les matins
Qui r'viennent un peu à toutes les soirs
Ceux qui vont camper chez l'voisin
Ceux qui achètent un billet ouvert
Y a ceux qui travaillent sur la route
D'autres qui partent juste dans les vacances
Ceux qui veulent voyager su' l'pouce
Les autres qui aiment mieux prendre de l'avance
Y a ceux qui attendent leur passeport
Pour rentrer à Saint-Boniface
Ceux qui ont lu toutes les Routard
Qui vont toujours à même place
Pars, pars, pars, pars
Sinon t'es mort, mais moi, j'joue pus
Y a ceux qui escaladent les montagnes
Puis qui r'viennent coucher à maison
Ceux qui choisissent de prendre l'avion
Pour un pique-nique à la campagne
Y a ceux qui prennent une sabbatique
Pour faire un p'tit tour de vélo
Ceux qui font l'tour du monde trop vite
Qui finissent par se voir de dos
Les vaccinés d'la malaria
Les ceux qui ont jamais mal à rien
Ceux qui traversent les États
En marchant sur les mains
Pars, pars, pars, pars
Sinon t'es mort, mais moi, j'joue pus
Moi j'reste icitte, pis j'lave mes vitres
Je sais que voir dehors, c't'un début pour voir loin
Y a ceux qui partent pour pas longtemps
Puis qui téléphonent du Népal
Ceux qui vont s'brosser les dents
Puis qui promettent une carte postale
Y a ceux qui s'en vont faire fortune
Qui se r'trouvent tout nus dans l'chemin
Les ceux qui sortent parce qu'ils ont soif
Les ceux qui reviennent parce qu'ils ont faim
Y a ceux qui se font des bagages
Pour aller se refaire une vie
Qui un jour, sortent les vidanges
Pis qu'on r'voit juste au paradis
Pars, pars, pars, pars
Sinon t'es mort, mais moi, j'joue pus
Moi, j'reste là, j'reste en pieds de bas
Je sais qu'avec pas d'semelle, y a moins d'chance de prendre le champ
Ceux qui s'emportent, qui disent "je t'aime"
Pour le meilleur et pour le pire
Pis ceux qui se partent à la mitaine
Pis ceux qui viennent avant d'partir
Y a ceux qui changent de lit chaque nuite
Puis des voyages de noces heureux
Ceux qui font l'amour comme la fuite
Qui disent "bonsoir", qui pensent "adieu"
Pars, pars, pars, pars
Sinon t'es mort, mais moi, j'joue pus
Moi, j'reste là, j'reste avec toé
Si la porte se r'ouvre, je r'viendrai pas
Je sais qu'le coeur, c't'une job de bras



Credits
Writer(s): Frédéric Pellerin
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