Fiancé de printemps

Quand l'arbre s'habille de roux
Et que les nuits se font plus longues
Qu'il ne reste plus que le loup
À t'attendre, couché dans l'ombre

Quand, parfois, aux heures des repas
Des souvenirs plein tes beaux yeux
Sur la grande table de bois
Tu poses le couvert pour deux

Tu sais qu'il était plus
Qu'un fiancé de printemps
Tu sais qu'il était plus
Qu'un fiancé de printemps

Lorsque se mêlent tes cheveux
Dans des bras qui semblent pareils
Mais qu'après les instants de feu
Tu veux qu'on te laisse au sommeil

Lorsque mère prend sa chemise
Pour s'en aller planter ses roses
Et que quoique ses chansons disent
Il te manque toujours quelque chose

Tu sais qu'il était plus
Qu'un fiancé de printemps
Tu sais qu'il était plus
Qu'un fiancé de printemps

Quand tu vois se dresser le chien
Au moindre bruit derrière la porte
Comme s'il attendait quelqu'un
Qui dit si bien le nom qu'il porte

Quand tu regardes ton enfant
Et que tu vois chez lui son père
Que tes yeux pleurent en l'embrassant
Et que dedans le coeur te serre

Tu sais que j'étais plus
Qu'un fiancé de printemps
Tu sais qu'on était plus
Que fiancés de printemps