Y'a trop de tout

Y a trop de tout, y a trop de blé
Y a trop d'pinard, trop d'assoiffés
Y a trop d'cafés, trop à manger
Y a trop de lait

Y a trop d'amour, y a trop d'discours
Y a trop d'pigeons, y a trop d'biberons
Y a trop d'nourrices, y a trop d'canons
Y a trop de cons

Quelle drôle d'époque, depuis qu'les maisons sont fermées
On ne voit plus que paires de fesses sur tous les murs
Des grandes surfesses, et les enfants
Vont acheter leurs illustrés
Entre soeur vaseline
Et le p'tit télé-graphiste

Y a trop de tout, y a trop de rien
Y a trop d'parents, y a trop d'enfants
Y a trop d'voitures, y a trop d'culture
Y a trop d'structures

Y a trop d'béton, y a trop d'pognon
Y a trop de banques, y a trop de branques
Y a trop d'bonheur, y a trop d'malheur
Trop d'arnaqueurs

Quelle drôle d'époque, avec les machines on pensait
Que le travail des hommes raccourcirait
Et qu'aux quatre points cardinaux
On volerait d'étoile en étoile
Mais après l'boulot
On s'presse toujours dans l'métro

Y a trop de tout, y a trop de rien
Y a trop d'sardines, y a trop de pain
Y a trop de blé, trop à bouffer
Y a trop d'paumés

Y a trop d'vieillards, y a trop d'jeunesse
Y a trop d'cimetières, y a trop d'pince-fesses
Y a trop d'vaincus, y a trop d'vainqueurs
Trop d'emmerdeurs

Quelle drôle d'époque, en pleine superproduction
On pouvait penser qu'l'âge d'or allait arriver
Mais y paraît que plus on produit
Plus y a d'inflation, entre con-sommés
Et con-sommateurs
C'est vraiment un jeu de cons

Y a trop de tout, y a trop de blé
Y a trop d'pinard, trop d'assoiffés
Y a trop d'cafés, trop à manger
Y a trop de lait

Y a trop d'amour, y a trop d'discours
Y a trop d'pigeons, y a trop d'biberons
Y a trop d'nourrices, y a trop d'canons
Et surtout y a trop de cons

(Mais oui y a trop d'cons
Comme dit ma concierge)