La partouze
À force d'entendre parler
Dans notre village de partouze
De voir des orgies au ciné
On s'est dit "Faut qu'on s'défoule"
Comme fallait descendre à Paris
Acheter du soja aux bêtes
Voilà que sur le coup d'minuit
On est partis à l'aveuglette
D'après des gensses bien informés
Ça se passait au bois d'Boulogne
Sur une place très éclairée
Fréquentée comme un hôtel borgne
Ma femme et moi on s'est plantés
Sur le trottoir, y avait plein de gensses
De tous genres, en voiture, à pied
Qu'attendaient en se regardant
Tout à coup y en a un qui crie
"T'as que'qu' chose là-bas qui s'prépare"
Ma femme et moi et l'parapluie
On a suivi la grande masse
Par les taillis et les bruyères
Comme des tarzans décomplexés
Tout en respirant du bon air
On est vite allés s'défouler
On tombe en plein sur une tribu
De femmes géantes à voix de rogomme
En bas noirs, en slips de néon
Qui susurrent "Suivez-nous, les hommes"
Y nous entraînent au fond des bois
Et v'là t-y pas qu'y s'déshabillent
Avec le froid de ce soir-là
On était mûrs pour le sana
Pour pas se faire remarquer
On fait comme eux, on a d'l'usage
Mais avant de nous initier
V'là qu'y font une quête au passage
Tout à coup s'élèvent des sifflets
"Bon dieu", qu'on crie, "v'là les Indiens"
Et c'est la cheftaine qui nous fait signe
De foncer à fond de train
Alors ça d'vient une chasse à courre
Autour d'un lac qu'en finit pas
Moi tout nu, ma femme sans atours
Avec le parapluie comme toit
Derrière c'est la galopade
D'empêcheurs de s'décomplexer
D'inhibés et de phallocrates
D'antiprogrechistes asexués
Soudain on est pris à revers
Par des gendarmes qui tiennent des loups
On fonce sur eux comme des panzers
Les géantes à poil font le trou
Voilà qu'y repartent à l'assaut
En moto, en vélocipède
En char, à cheval, en chariot
Et même à patins à roulettes
Et sous la Lune qu'a l'air d'en rire
Faut nous voir courir comme des cerfs
Plus on court plus on est courus
Autour de c'lac qu'en finit plus
Ma femme qu'est plus une jeunesse
Pour c'qu'est des choses de l'amour
Dit "On partouze encore un tour
Et pis on rentre, v'là le p'tit jour
Dans notre village de partouze
De voir des orgies au ciné
On s'est dit "Faut qu'on s'défoule"
Comme fallait descendre à Paris
Acheter du soja aux bêtes
Voilà que sur le coup d'minuit
On est partis à l'aveuglette
D'après des gensses bien informés
Ça se passait au bois d'Boulogne
Sur une place très éclairée
Fréquentée comme un hôtel borgne
Ma femme et moi on s'est plantés
Sur le trottoir, y avait plein de gensses
De tous genres, en voiture, à pied
Qu'attendaient en se regardant
Tout à coup y en a un qui crie
"T'as que'qu' chose là-bas qui s'prépare"
Ma femme et moi et l'parapluie
On a suivi la grande masse
Par les taillis et les bruyères
Comme des tarzans décomplexés
Tout en respirant du bon air
On est vite allés s'défouler
On tombe en plein sur une tribu
De femmes géantes à voix de rogomme
En bas noirs, en slips de néon
Qui susurrent "Suivez-nous, les hommes"
Y nous entraînent au fond des bois
Et v'là t-y pas qu'y s'déshabillent
Avec le froid de ce soir-là
On était mûrs pour le sana
Pour pas se faire remarquer
On fait comme eux, on a d'l'usage
Mais avant de nous initier
V'là qu'y font une quête au passage
Tout à coup s'élèvent des sifflets
"Bon dieu", qu'on crie, "v'là les Indiens"
Et c'est la cheftaine qui nous fait signe
De foncer à fond de train
Alors ça d'vient une chasse à courre
Autour d'un lac qu'en finit pas
Moi tout nu, ma femme sans atours
Avec le parapluie comme toit
Derrière c'est la galopade
D'empêcheurs de s'décomplexer
D'inhibés et de phallocrates
D'antiprogrechistes asexués
Soudain on est pris à revers
Par des gendarmes qui tiennent des loups
On fonce sur eux comme des panzers
Les géantes à poil font le trou
Voilà qu'y repartent à l'assaut
En moto, en vélocipède
En char, à cheval, en chariot
Et même à patins à roulettes
Et sous la Lune qu'a l'air d'en rire
Faut nous voir courir comme des cerfs
Plus on court plus on est courus
Autour de c'lac qu'en finit plus
Ma femme qu'est plus une jeunesse
Pour c'qu'est des choses de l'amour
Dit "On partouze encore un tour
Et pis on rentre, v'là le p'tit jour
Credits
Writer(s): Marcel Mouloudji, Gabrielle Vervaecke
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